Trouver de bons fromages ici est plus que difficile. Dans le New Jersey, et à New York, il est tout à fait possible d'acheter des fromages d'importation, à un prix pour le moins exorbitant. Mais en plein centre de la Pennsylvanie, à part un peu de gruyère suisse à soixante-dix dollars le kilo, aucun fromage digne de ce nom, avec un bon goût fermenté (et une véritable odeur de pieds), n'avait jusque-là daigné pointer le bout de son nez. Même au marché local amish, les fromages au lait cuit ont un goût de plastique. Ou plutôt, ils n'ont pas de goût. Mais c'était sans compter sur le marché biologique de saison, où j'ai déniché un fabricant de fromage au lait cru : ce fromage (assez cher puisqu'il m'a coûté la modique somme de trente dollars pour trois petits morceaux) : il n'y a rien à en redire, il déchire tout. Non seulement il est digne de nos bons vieux fromtons à la française, mais en plus il a un petit goût qui me rappelle mes origines lointaines. Un camembert aussi bon qu'en Normandie, fait par des américains à quelques kilomètres de chez nous, qui l'eût crû ? Pas moi, sans doute. Mais c'est une découverte qui fait chaud au coeur. Désormais, notre énorme frigo embaume à l'ouverture : pas de quoi réjouir les odorats sensibles, mais cela apporte un petit je-ne-sais-quoi de la madeleine de Proust, où les souvenirs reviennent en côtoyant les délices du palais.
Chroniques franco-américaines d'une petite frenchy au pays de l'oncle Sam
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vendredi 29 juillet 2011
lundi 25 juillet 2011
Welcome back !
Après quelques semaines de pérégrinations en France, la Pennsylvanie centrale me tend à nouveau les bras. L'arrivée a été placée sous le signe de la chaleur, puisque les températures ont aisément atteint les 45°C avec un taux d'humidité de 100% nuit et jour. Difficile de s'imaginer un tel climat en France, je n'avais rien connu de pareil jusqu'à présent ! Toute la journée, même le soir, les températures restent très élevées. Dès que l'on quitte la maison, l'atmosphère est chargée d'eau : c'est un véritable hammam qui conduit tout le monde à être poisseux, et incite à investir dans le sacro-saint central air (qui se révèle être absolument indispensable). Le ciel est gris et couvert en permanence, et il nous a fallu nous procurer de petits climatiseurs pour pouvoir survivre dans notre oven-house. Heureusement, le pic de chaleur est passé, les températures sont depuis redescendues autour de 35°, et il est possible de dormir sans la clim allumée. C'est un soulagement, car sinon, il faut choisir entre :
1. une douce fraîcheur sèche, avec une légère brise, et de doux rêves agrémentés du bruit d'une machine à laver en plein essorage juste à côté du lit (le climatiseur est une invention bruyante !)
2. une horrible chaleur humide, stagnante, avec un air chargé de moisissures tropicales mais un silence complet toute la nuit.
Inutile de dire que le choix s'est révélé difficile. Pour l'instant, je n'ai toujours pas décidé si je préfère dormir trempée de sueur au calme, ou au frais dans les doux bras d'un bruit de moteur.
Avec ce climat, l'heure des traditionnels barbecues a sonné : burgers sur le grill et maïs grillé font le bonheur de tous les américains, qui, sans être connus pour leur gastronomie, ont au moins le mérite de maîtriser l'art de la grillade plus que n'importe quel autre pays dans le monde.
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