Et voilà, mon grand a déjà commencé à perdre ses dents de lait et je dois admettre que je n'étais pas complètement prête psychologiquement pour cette grande étape de sa vie. C'est arrivé très subitement, lors du goûter du matin à l'école, et nous avons eu vent de la nouvelle presque immédiatement car sa directrice nous a envoyé une belle photo de son tout nouveau sourire à trou. Si je n'étais pas complètement prête psychologiquement, je m'étais par contre totalement préparée depuis quelques années car j'avais mis de côté une jolie boite à dents de lait achetée avec soin en France, histoire de lui offrir le moment venu. S'est alors posé la question de qui allait apporter les petits trésors à retrouver sous l'oreiller. Serait-ce la petite souris, comme dans l'hexagone, ou la fée des dents, beaucoup plus courante chez nos amis anglo-saxons ? A vrai dire, nous français ne sommes pas les seuls à attendre la petite souris. Beaucoup de pays hispanophones ont, eux-aussi, leur petite souris qui vient rendre visite aux enfants la nuit. A Miami, ce n'est donc pas du tout une exception et nous n'avons du coup pas eu besoin de choisir entre ces deux petites créatures mystérieuses. Puisque les évènements se produisent de nuit, nul ne peut être sûr de qui est réellement le visiteur. De fait, si Amaury a pu récupérer sa belle boite à dents de lait au petit matin, il ignore toujours si c'est la fée des dents ou la petite souris qui la lui a apportée. Alors si le mystère reste entier pour l'instant, il a été du reste enchanté de retrouver ce petit trésor à son réveil. Pour les prochaines fois, il est possible que notre visiteur dépose une pièce de monnaie ou un nouveau petit objet. Deux autres dents sont déjà en train de bouger, donc il est fort probable que la fée des dents ou la petite souris nous rendent visite très prochainement. Et puis finalement, le plus beau des trésors est réservé aux parents eux-mêmes lorsqu'ils sont témoins de l'enchantement de leur enfant à la découverte de la petite surprise, et ils se retrouvent, pendant quelques secondes, propulsés dans leurs propres souvenirs joyeux d'enfance où la magie égayait le quotidien...
Chroniques franco-américaines d'une petite frenchy au pays de l'oncle Sam
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mercredi 29 septembre 2021
mercredi 15 septembre 2021
Une carrière mixte en Floride
La vie d'une mère de famille est bien souvent ponctuée de journées chargées, chronométrées, minutées, où bon nombre de taches ménagères s'ajoutent à une carrière prenante. La vie de père de famille n'est d'ailleurs pas non plus moins chargée, dans une société moderne où l'homme fait très largement sa part. Dans un monde idéal, je travaillerais dans des conditions "à la française", avec des congés payés, une couverture maladie, du temps supplémentaire rémunéré et la possibilité de prendre des vacances. Dans un monde parfait, je serais payée au mois, et non pas à l'heure (voire à la minute), et mon emploi du temps ne serait pas contrôlé à chaque seconde, ma rentabilité calculée, et mon temps de paperasse à rallonge. Mais bien sûr, il n'existe pas de monde idéal, et j'ai déjà la chance de pouvoir travailler partout, ce qui n'est pas le cas pour tout le monde. Mais depuis que notre famille s'est agrandie, le planning de l'hôpital m'est apparu de plus en plus incompatible avec ma vie de maman, laissant peu de place à la prévisibilité, ni en terme de revenu, ni en terme d'emploi du temps, avec de longs trajets en voiture, des journées rallongées ou écourtées (selon les variations du taux d'hospitalisation), et une reconnaissance professionnelle significativement amoindrie. Alors, si l'exercice hospitalier aux Etats-Unis n'est pas de tout repos, et qu'il correspond à mon amour pour la dysphagie et les troubles neurologiques de l'adulte, il n'en est pas moins difficile à concilier à mes autres casquettes de mère et d'épouse. J'ai donc pris la décision, bon gré mal gré, de retourner travailler également au sein des écoles, et de réserver l'hôpital aux journées occasionnelles (histoire d'assurer un revenu régulier et un planning relativement prévisible). Je continue à être payée à l'heure, sans congés payés et sans assurance maladie (laquelle est heureusement disponible par le travail de mon homme), mais je ne suis plus payée à la minute (et c'est déjà une belle différence). Mon planning reste bien rempli, mais je ne rentre pas à la maison plus tôt -sans être payée- si mes patients sont absents ou indisponibles. De fait, même si j'enchaine toujours les séances de rééducation toute la journée, les conditions de travail sont (très légèrement) meilleures, je suis sûre de rentrer à la maison à une heure très raisonnable, et de ne pas travailler ni un jour de weekend (ou très rarement), ni un jour de fête. Je suis de fait un peu plus disponible pour mes petits loulous, lesquels grandissent bien évidemment beaucoup trop vite et je tiens à en profiter avant qu'ils ne partent tous les deux à la fac (oui, c'est presque demain, je sais). Alors je continue à me former, étant d'une nature avide de connaissances, car je dois cumuler une expertise professionnelle dans des domaines très différents. J'ai par exemple de nombreux petits patients sourds, appareillés ou avec implants cochléaires, et c'est un domaine que je maitrise encore peu. Cela étant, il me semble que je ne vais pas regretter les très longs trajets en voiture pour aller sur mon lieu de travail, sachant qu'avec l'autoroute et les voies express il ne me faut pas plus de quarante minutes pour arriver sur place. Pour une métropole de la taille de Miami, c'est le rêve absolu. Joséphine et Amaury vont à la garderie avant l'école et la crèche, mais ils rentrent à la maison un peu avant 17 heures et cela fait déjà des journées très remplies. Pour le reste, le quotidien reste tout de même très chronométré, et les weekends sont de fait très appréciés, entre les baignades dans une eau à la même température que l'air et les journées très ensoleillées de la Floride...
samedi 11 septembre 2021
Un an
Un an, douze mois, cinq cent vingt cinq mille six cents heures, et encore bien plus de minutes se sont écoulées depuis la naissance de notre Mademoiselle Sourire. Le temps est passé extrêmement vite et je me revois encore, chez mon obstétricien, plaider pour attendre une naissance franco-américaine qui ne tombe pas un onze septembre. Je me souviens de ses traits amusés, et de son sourire hilare que j’ai deviné sous son masque, lorsqu’il m’a répondu qu’elle arrivait, là, presque toute de suite, onze septembre ou pas. Je me revois me conduire moi-même à l’hôpital de l’autre côté de la rue, être admise, et accueillir très vite une petite boule blonde d’amour parfaite en compagnie de son papa. Joséphine a su trouver sa place toute de suite, toute en sérénité, en complétant la famille par ses sourires et sa bonne humeur. A un an, elle communique déjà très bien par ses mots, ses gestes et ses intonations. C’est une petite fille qui sait ce qu’elle veut et qui le fait savoir, entre deux gloussements provoqués par l’admiration sans bornes qu’elle voue à son frère. C’est aussi une belle dormeuse qui nous laisse nous reposer, à défaut d’avoir connu ce bonheur avec notre numéro un. 6 dents, pour croquer la vie à pleine dents, un appétit sans failles et une appétence pour tout ce qu’elle peut manger seule. Je ne sais pas qui elle sera en grandissant, ni ce qu’elle aimera, et encore moins ce qu’elle fera, mais j’ai une certitude : cette petite Louloute aura le sourire aux lèvres et une envie féroce d’explorer le monde. Et d’ici là, ma petite souris, ma toute belle, ne te dépêche pas trop de grandir, le temps passe trop vite et je ne peux pas l’arrêter...