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vendredi 4 juin 2021

Elever un enfant plurilingue (épisode 3)

Mon grand garçon continue à être immergé quotidiennement dans un bain de langage français/anglais et espagnol (dans une moindre mesure), et cette situation n'est pas pour nous déplaire. Le bilinguisme est un véritable voyage aux nombreux détours, avec des phases de progrès dans l'une des langues et de régression dans l'autre. J'avais déjà partagé notre expérience dans deux articles à relire ici et ici. Si l'espagnol faisait partie intégrante de sa vie, cette langue est maintenant reléguée à un second plan sans réelle possibilité de retour en arrière. L'espagnol est partout à Miami, mais Amaury n'en connait plus que quelques mots. Il comprend certaines phrases fréquentes mais n'est pas vraiment capable de répondre, au delà des couleurs, des chiffres et des chansons. L'anglais est devenu (à mon grand regret) la langue majoritaire. Langue de l'école, langue parlée avec son père et sa famille américaine, langue des dessins animés... l'anglais est presque partout, sauf avec moi. La pandémie a ajouté à cette régression du français, faute de pouvoir le parler souvent avec d'autres interlocuteurs. Mes parents n'ont pas pu venir comme ils le faisaient chaque année, et je vois bien que ses capacités à s'exprimer dans la langue de Molière sont largement en-deça de ce qu'elles pourraient être. Cela étant, Amaury lit beaucoup mieux en français qu'en anglais (loin s'en faut), et c'est une chance car je peux favoriser les livres francophones. Je ne lui lis jamais de livres en anglais, et je privilégie au maximum le français. Cela sera possible au moins jusqu'à ce qu'il apprenne à lire en anglais, au delà des quelques mots qu'il déchiffre déjà. Alors je me rassure en pensant que notre petit voyage en France cet été lui fera le plus grand bien. La maitrise d'une langue dépend de nombreux facteurs, et dans tous les cas je ne veux pas restreindre sa communication. Il aime parler avec Joséphine en anglais, et l'anglais est dominant dans ses jeux. Finalement, ma seule marge de manoeuvre, au-delà des livres, c'est de communiquer exclusivement en français ensemble (ce qui n'est pas toujours facile), à défaut de pouvoir faire mieux. De son côté, Joséphine réagit très bien à son nom dans toutes les langues. L'espagnol est dominant à la crèche, et c'est tant mieux. Et si un jour notre Chepita choisit de suivre les pas de son frère, le plus important est de conserver au moins l'anglais et le français, et qu'elle puisse communiquer facilement, comme lui, quelle que soit la langue utilisée...