Charleston, Caroline du Sud |
Les Etats-Unis constituent un immense pays plein de contrastes. J'ai découvert une partie du sud ce mois-ci, lors d'un véritable road-trip à l'américaine, avec plus de 2600 miles au compteur et près de 8 états traversés. Tout commence en Pennsylvanie : nous avons pris la fameuse route 81, celle qui relie l'état de New York au Tennessee sur un peu plus de 1300 kilomètres. Une petite halte à Harrisonburg, en Virginie, puis quelques jours à Greenville, en Caroline du Sud, histoire de fêter dignement le 4 Juillet, la fête nationale américaine. Independance day n'y est pas véritablement réussi si l'on ne fait pas péter de véritables feux d'artifice (de catégorie 4, qu'il est tout à fait légal de se procurer dans certains états américains!), sans déguster sa gastronomie locale (découverte du fameux frogmore stew qui est un genre de pot-au-feu au maïs, aux crevettes, à la saucisse et aux pommes de terre), et surtout sans les smores, fameux chamallows grillés au feu de bois, servis entre deux Graham Crackers avec deux carrés de chocolat fondus), et d'inévitables (et nombreuses) bières. Puis reprise de la route pour Charleston, en Caroline du Sud, le temps d'un magnifique mariage au bord d'un marais d'eau salé, puis un petit tour par la belle ville de Savannah en Géorgie, où a été tourné le film "Minuit dans le jardin du bien et du mal", puis Macon, avant de tracer notre route vers le nord.
Savannah, Géorgie |
Deux petites haltes histoire de souffler un peu et de laisser le moteur refroidir, à Richmond en Virginie et à Doylestown en Pennsylvanie, avant de finalement retrouver notre chez-nous, en pleine chaleur quasi-caniculaire. Qu'en retenir? Il est difficile de rapporter chaque détail d'un voyage, mais je retiens (en vrac) les shrimp and grits (crevettes bouillies, sautées ou frites, servies avec du maïs cuit à la crème, un peu à la façon de la polenta mais en plus crémeux et surtout beaucoup plus gras), l'accueil chaleureux des gens du sud, les chênes aux feuilles persistantes dans chaque jardin, où sont suspendues de magnifiques mousses (spanish moss), les okras frits, l'omniprésence de l'histoire, avec beaucoup de fierté et d'esprit des anciens états confédérés, les immenses forêts de pins qui s'étalent à perte de vue, la proximité de la mer, mais aussi (beaucoup moins cool) les féroces moustiques qui, pire que Dracula, vous sucent le sang jusqu'à l'os, sans oublier la chaleur humide et poisseuse qui fait transpirer chaque être vivant -poissons y compris-, qui fait choucrouter les cheveux raides en un état de semi-frisotti pour le moins inélégant, qui crée un culte presque dogmatique pour toutes sortes d'appareils à rafraîchir, window units, central air, glaçons et autres ventilos. Et aussi les heures de route où le même paysage nous entoure, encore et encore, à perte de vue, là où l'Europe apporterait son lot de diversité, l'immensité du territoire américain rend la route presque monotone et fatigante, et l'on s'arrête le soir, lassé et fourbu d'avoir tant conduit, mais des images et des souvenirs plein la tête.