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lundi 9 novembre 2020

J'ai pleuré deux fois

picture source: https://newsroom.ucla.edu/releases/ucla-professors-kamala-harris-vp-reactions

La première fois, c'était il y a quatre ans jour pour jour, le 9 Novembre 2016, au lendemain de l'élection présidentielle américaine. Je me suis levée pour découvrir avec horreur et en même temps que le reste du monde que Donald Trump avait été élu. Elu démocratiquement. Elu par des citoyens qui pensaient sincèrement que ce papi colérique avait le pouvoir d'améliorer leur vie. Elu par des citoyens conservateurs et racistes, en colère, et majoritairement ruraux. Et pour ma première élection en tant que citoyenne, j'ai pleuré. J'ai pleuré en imaginant les quatre années à venir. J'ai pleuré, à chaudes larmes, de colère et de tristesse. Mais aujourd'hui, quatre ans après, j'ai pleuré de joie et de soulagement. Joseph Biden a été élu quarante-sixième président des Etats-Unis aux cotés de sa vice-présidente Kamala Harris, première femme à occuper le poste. Même si Trump n'a pas encore accepté sa défaite (trop occupé à bouder et à jouer au golf -priorité nationale apparemment), le collège électoral devrait confirmer ce vote le mois prochain, en attendant l'investiture prévue le 20 Janvier. Alors qu'est-ce-que cette élection pourrait changer ? Difficile de le dire avec précision. Ce qui est sûr, c'est que Biden s'est déjà mis au travail, mettant quatre axes au coeur de son action prévue pour le jour où il accèdera au bureau oval. The transition plan devrait se focaliser principalement sur la pandémie liée au coronavirus Covid-19 et ses conséquences économiques, sur l'égalité raciale et sur le changement climatique. Tandis que l'administration Trump a allègrement supporté la séparation de mineurs migrants de leurs parents (même au stade de nourrisson), mis des enfants en cage, stérilisé de force des femmes dans des camps de rétention, supprimé les allocations financières dédiées aux centres de santé pour les femmes, raboté voire stoppé le financement en lien avec la lutte contre la famine et la pauvreté dans le monde -America first-), et bien d'autres affres impossible à détailler tant la liste serait longue, Biden semble dessiner une présidence moins égoïste, plus égalitaire, et -j'espère- plus centrée sur des enjeux d'aujourd'hui. Il a mentionné vouloir ré-intégrer les accords de Paris sur le climat, et travailler sur l'accès à une couverture maladie universelle, ce qui est probablement une très bonne chose. Alors en attendant de voir ces changements, je prie pour que Trump, qui a allègrement traité ses adversaires de losers, quitte à son tour la maison blanche. Alors dear Donald, guess who's the loser now?!

lundi 2 novembre 2020

Une élection très attendue

Depuis quatre ans, les Etats-Unis connaissent une véritable décrépitude politique avec un président incompétent, méprisant, impulsif, quasiment sénile, et faisant largement preuve de dilettantisme. Ce clown, plus friand de deals commerciaux et de célébrité, plus à l'aise dans un show de télé-réalité et dans des rallies où son culte de la personnalité est omniprésent, a largement prouvé son amateurisme au cours de ces dernières années. Et pourtant, l'élection qui se joue demain est loin d'être gagnée. Trump pourrait tout à fait être réélu, porté par un noyau électoral plutôt blanc, rural, âgé et profondément raciste. Rien n'est joué. Rien n'est garanti. Et tout reste à prouver. Si nous avons personnellement déjà voté par anticipation, l'Amérique n'a pas fini d'exprimer ses opinions (les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à mardi soir) et je crains le pire. Les Etats-Unis pourraient-ils se relever de quatre années de plus avec cet ersatz de président ? Pourraient-ils sauver la face aux yeux du reste du monde qui s'est depuis quatre ans largement moqué des incohérences et de l'incompétence de Donald Trump ? Je ne le crois pas. Je pense que l'heure est grave, et que l'enjeu va bien au-delà d'une simple élection. L'enjeu de ce vote national pourrait bien être la cohésion civile du pays. Il est tout à fait possible que se produisent des soulèvements spontanés de la population, et ce quel que soit le résultat. Si Trump venait à l'emporter, alors je prédis la rage (légitime) des mouvements prônants l'égalité interraciale (tels que Black Lives Matter) qui ne verraient pas d'un bon oeil la poursuite d'une politique présidentielle largement raciste. Et si Biden gagnait l'élection, alors cette Amérique blanche et raciste (que l'on prétend ne pas voir), accessoirement très largement armée et en colère pourrait très bien se rebeller à son tour, prétextant des votes truqués. Il est donc très probable que le résultat final de cette élection ne se fasse connaitre que dans plusieurs semaines, au prix de nombreuses procédures judiciaires et de recompte des votes. Je croise les doigts, j'espère et je prie pour que les années Trump ne soient bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Et dans l'attente des résultats, je me surprends à penser au pays de l'oncle Sam comme une société plus égalitaire, où santé et éducation seraient au centre des préoccupations politiques pour garantir une vraie équité entre les êtres humains.