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mardi 22 février 2011

Bienvenue dans un climat continental

Third Street
Il fait très froid aujourd'hui. La température est glaciale, et je retrouve les sensations de certains hivers à Besançon : un léger vent froid qui congèle les oreilles et tout ce qui dépasse, un beau temps sec et de la neige. Difficile de faire plus de quelques pas sans risquer des engelures. J'ai fait le tour du centre ville en quelques minutes, et l'appel de la douce chaleur de l'appartement a été plus fort. La circulation des voitures est relativement calme, et l'on croise de nombreux étudiants. L'université est accolée directement au village et on sent son influence partout ; les magasins proposent tous des articles ou des affiches à l'enseigne de Bucknell University.Il y a même une bibliothèque Barnes & Noble Bucknell (l'équivalent de notre "FNAC"). Je ne suis pas encore allée sur le campus, à quelques minutes à pied à peine, mais je vais y tenter quelques pas ce midi pour déjeuner avec Logan. Je retrouve tous les souvenirs de notre visite ici il y a tout juste un an. Il y a toujours ces splendides maisons victoriennes en bois peintes, et tout est calme. Les gens semblent accueillants et souriants, et l'on croise tout type de public. J'ai vu hier mon premier membre de la communauté hamish dans une quincaillerie. Je ne connais pas grand chose à ce mode de vie, mais j'essaierai d'y consacrer un article prochainement. Nous recevons quelques membres de la communauté francophone de Lewisburg demain soir, et ça va être l'occasion d'étrenner tous les ustensiles de cuisine fraîchement achetés à mon arrivée. Notre four est énorme (la gazinière mesure facilement 110 cm de haut sur 110 de large et 90 de profondeur) et le frigo est démesuré. La place ne manque pas, et j'attends avec impatience ma première confrontation avec le lave-linge (ici, ce sont de véritables monstres). La Pennsylvanie, the place to be. Bien équipé contre le froid cela va de soi.

lundi 21 février 2011

Un magnifique petit village

Welcome to Lewisburg, charmant petit village de Pennsylvanie centrale, aux paysages légèrement vallonnés, et aux maisons victoriennes en bois peintes. Il a neigé cette nuit, et ma seconde journée ici a démarré très tôt : le décalage horaire m'a tirée de mon lit aux aurores, et j'ai encore cette sensation de lendemain de fête (la gueule de bois en moins), lorsque la grasse matinée n'est pas suffisante pour compenser le manque de sommeil. Que dire de mon voyage ? Le vol depuis Genève a été long. Les turbulences et la nourriture (réputée moyenne) de Continental Airlines n'ont pas manqué de perturber cet aller simple vers l'autre continent. Le passage de l'immigration et de la douane n'a pas été tellement réussi : l'officier d'immigration n'a pas été aimable (et ce n'est pas peu dire). Il m'a posé plein de questions avec un air pour le moins suspicieux, m'a demandé de lui montrer des photos de mon mariage, et visiblement n'avait pas tellement l'habitude des visas d'immigration. En fait, je ne sais pas si j'ai été trop convaincante, ou si simplement il avait des consignes particulières, mais il m'a dirigée vers le "secondary desk" qui correspond à un autre bureau d'immigration où seuls les possibles terroristes et les personnes "black listées" sont dirigées. Je me suis retrouvée dans une salle aux sièges sales et éventrés, avec quatre autres hommes, visiblement sales, en guenilles, et qui avait plutôt l'air de s'être trompé de pays. Un employé s'est occupé de ma demande de carte verte, puis m'a tamponné mon passeport, et m'a dirigé vers la sortie. C'était effectivement la sortie, juste après avoir donné mon formulaire à une sorte de douane, mais qui n'en était pas une. Je suis arrivée devant Logan, sans mes valises puisqu'à aucun moment je ne me suis retrouvée dans le hall de réception des bagages, probablement à cause du fameux secondary desk. Récupérer ces 43 kg de valises n'a pas été une mince affaire : la compagnie aérienne et l'immigration se renvoyaient la balle et la responsabilité de cette situation concasse, et je n'étais pas tellement en mesure d'en rire. Après une nuit courte, un lever à 3 heures du matin, et un long vol, ça ne m'a pas du tout fait rigoler, et vu la tête de Logan je crois qu'il n'a pas trop ri non plus. Enfin au bout du compte nous avons alpagué un employé de la douane qui passait à côté de nous, et il a vraiment fait une drôle de tête lorsqu'on lui a expliqué la situation. Il est parti avec mes tickets de bagages, et est revenu moins d'une demi-heure après avec (ô miracle !) mes deux valises à la main. Elles avaient été fouillées pour des raisons de sécurité, mais honnêtement je ne m'en suis pas souciée car je n'avais rien à cacher. Après ces quelques (désagréables) émotions, j'ai pu enfin profiter des retrouvailles avec mon homme et commencer à réaliser que ma nouvelle vie commençait. Après une petite halte chez ses parents à Princeton, nous avons repris la route vers la Pennsylvanie et j'ai découvert notre appartement, douillet et meublé avec goût (Logan fait d'excellents choix) dans la rue principale du centre-ville.
Nous voici donc dans un charmant village que j'ai encore très peu exploré, la neige rendant la marche glissante malgré les trottoirs déneigés. Je prends mes marques petit à petit, et la vie ici s'annonce calme et empreinte de nouveauté.

vendredi 18 février 2011

Et c'est parti pour une nouvelle vie !

Mes valises sont fin prêtes, j'ai fait mes adieux à toute la famille, aux amis, et je saute dans l'avion demain matin. Une bonne partie de ma vie se résume à ces quelques 40 kg de bagages, et j'ai plutôt privilégié l'utile : je n'emporte rien pour la maison, mais j'ai choisi beaucoup de vêtements. Il m'est encore difficile de réaliser que dans peu de temps, je serai dans un boeig 767, et que dans moins de vingt-quatre heures, Logan sera enfin à mes côtés. Que de chemin parcouru depuis notre rencontre ! Nos projets se réalisent enfin, et je me sens emplie d'un bonheur presque nouveau, qui se mêle à une petite appréhension. Et oui, après en avoir tant rêvé : je m'expatrie. J'ai vraiment les chocottes, et ce n'est pas peu dire. Mais je sais que par-delà l'Atlantique se dresse ma nouvelle vie, pleine de promesses, de nouveauté, et d'amour. Bientôt, je vais pouvoir faire partager par ce blog toute cette nouveauté, et je m'attends à un choc culturel non négligeable. Même si je ne pars pas au fin fond de la cambrousse, je perçois déjà quelques différences entre la France et les Etats-Unis qui, j'en suis sûre, seront intéressantes ou amusantes à relater. Pour l'instant, quelques heures de sommeil seulement me séparent de ce grand saut.  C'est parti : je plonge d'un plongeoir qui me semble être le plus haut duquel je n'ai jamais osé sauter.

vendredi 11 février 2011

Visa en poche, départ proche

J'ai reçu mon visa aujourd'hui ! Après de si longs mois d'attente, ça y est : je le tiens entre mes mains et je ne me lasse pas de le regarder. Après tout, j'ai un peu l'impression d'avoir perdu plus d'une demie année de ma vie à l'attendre. Et puis, plus qu'un simple papier administratif, il symbolise mes retrouvailles avec Logan. Et dire qu'il est parti depuis 7 mois !Mon interview s'est très bien passée (plus de détails sur ma page "les différents visas en étant marié"), et il n'a fallut que 48 heures pour que le Chronopost arrive à bon port. J'ai passé la matinée derrière le carreau, à guetter la moindre voiture et surtout, la moindre fourgonnette de livraison. Et puis ma patience (ou plutôt mon impatience si l'on tient compte de mon état de nerfs avant cette fameuse livraison) a fini par payer. L'enveloppe est arrivée et je l'ai ouverte violemment sur le bord de la route, sans prendre le temps de rentrer. L'émotion a été très forte, et comme à mon habitude, j'ai versé quelques larmes. Ce furent les premières larmes de joie depuis bien longtemps, et j'avoue que j'ai encore un peu de mal à réaliser que, sur mon bureau, se dressent mon passeport, l'enveloppe d'immigration, et le guide du nouvel immigrant aux Etats-Unis. Quel soulagement ! Quelle joie ! Je n'ai pas assez de mots pour décrire mon bonheur aujourd'hui, et finalement après toutes ces épreuves il faut passer à autre chose. Il faut voir le futur plutôt que le passé. L'avenir s'annonce radieux et rien ne se dresse plus en travers de mon chemin. Etats-Unis : préparez-vous, j'arrive !

vendredi 4 février 2011

Pas de panique (ou presque)

Je pars à Paris aujourd'hui. Ma visite médicale se déroulera lundi matin, et l'interview suivra le mercredi. Je n'ai jamais été aussi près du but, et la pression est à son comble. Moi, petite frenchy, vais -je finalement réussir à partir bientôt ? Moi, habiter aux USA ? Moi même pas peur. (Enfin, un petit peu quand même). C'est un grand pas vers la nouveauté. Et plus, il s'agit d'un réel changement de vie. Logan me manque terriblement, et je décompte chaque jour restant avec mon départ. Tous les soirs en me couchant, je réalise qu'une journée de moins me sépare de cet immense saut vers l'inconnu, et qu'une journée de plus s'ajoute à celles déjà au compteur de cette longue attente. Si c'était à refaire, je ne sais pas si j'aurais le courage de revivre une situation comme celle-ci, si j'aurais l'envie de tout faire dans les règles et dans la légalité, ou si je ne trouverais pas un moyen de gruger le système. Qui peut rester sain d'esprit après une épreuve comme celle-ci ? Mon cerveau semble intact (ou pas), et la crise de nerfs n'est pas passée loin. Pour l'heure, la capitale me tend les bras : j'espère que tout ira bien. Réponse au prochain numéro.