Et voilà ! A force d'en parler et d'attendre, c'est officiel : je suis parisienne. Le retour en France s'est fait tout naturellement, et il ne m'a pas fallu longtemps avant de cesser mes bafouillages et mes anglicismes -à tout va-. Non pas que j'aie oublié la belle langue de Molière en m'expatriant, mais il m'est arrivé (souvent) de chercher mes mots, ou de substituer une longue et complexe phrase française par un court et efficace mot anglais. Certains concepts même, me sont étrangers en français. Ainsi, ne me parlez pas du sèche-linge, c'est un terme que j'ai commencé à utiliser en Pennsylvanie sous le terme de dryer. Et puis il y a des choses pour lesquelles il m'est impossible d'utiliser un équivalent anglophone. Il ne me viendrait pas à l'esprit de rêver à de bons Burgundian beef ou burnt cream : "crème brûlée" ou "boeuf bourguignon" sont beaucoup plus faciles à employer. Surtout que, j'ai souvent ressenti un cruel manque de la bonne chère française, et qu'à moins de cuisiner moi-même, il a été difficile de manger français au cours de cette dernière année. Paris sera donc placé sous le signe de la gastronomie française. Mais nous venons d'emménager dans le 13ème : en plein coeur de Chinatown, il ne me sera pas possible d'éviter les authentiques restaurants vietnamiens, chinois, laotiens, thaïlandais, et cambodgiens. Premier test prévu ce soir...il me tarde d'y goûter! Une nouvelle page s'ouvre, tandis que ma page pennsyvlanienne s'éclipse pour le temps d'une année scolaire. Dix mois à Paris, presque un an pendant lequel je vais pouvoir -finalement !- exercer ma profession et me sentir orthophoniste. Je commence à travailler dans moins de quarante-huit heures, et honnêtement : l'impatience se fait sentir...