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lundi 28 mai 2018

Un weekend à regarder la pluie


Nous en sommes officiellement au troisième weekend de grosse pluie. Une pluie parfois si intense que les risques d'orage violent sont occasionnellement associés à des risques de tornades locales. Nous nous sommes réveillés hier matin avec cette alerte sur nos téléphones, nous demandant de nous éloigner des fenêtres et de chercher refuge dans les pièces intérieures de la maison. Heureusement pas de tornade en vue dans notre quartier, l'alerte a été levée très rapidement. On ne plaisante pas ici avec ce genre de météo ! L'évènement n'est pas exceptionnel mais pour le moins inhabituel à cette saison. Nous ne sommes encore pas officiellement rentrés dans la saison des ouragans (même si cela s'approche), mais nous avons la désagréable surprise de subir la fin de la tempête tropicale Alberto. D'ici deux ou trois jours, le beau temps sera sans doute de retour. A défaut de pouvoir courir dehors en ce weekend de Memorial Day, nous nous sommes réfugiés à l'intérieur, avec une panoplie de jeux plus ou moins calmes, et des activités cuisine en tous genres. Demain, je reprends le travail après ce weekend de trois jours, et ce pour une bonne semaine. Mercredi prochain, nous nous envolons pour la France, alors il va falloir songer à préparer les bagages...

Prévisions pour la tempête tropicale Alberto (source : National Hurricane Center)

vendredi 25 mai 2018

Le problème des armes à feu aux Etats-Unis (épisode 2)

La carte des attaques à l'arme à feu dans des écoles américaines depuis le début de l'année 2018 (source : CNN)
J'avais déjà évoqué ce sujet brûlant récemment dans un article à retrouver ici. Mais depuis, d'autres tueries ont eu lieu dans des écoles américaines, poursuivant un débat totalement improductif entre pro et anti armes à feu. L'une de ces attaques a eu lieu aujourd'hui dans l'Indiana, blessant deux personnes. La semaine dernière, dix personnes ont été tuées à Santa Fe au Texas. Une semaine avant, c'était en Californie qu'un jeune homme de quatorze ans avait ouvert le feu dans son ancien lycée avec une arme semi-automatique. Si les lycéens de Parkland et d'autres écoles touchées par ce fléau continuent à monter au créneau, peu d'avancées législatives sont encore à noter. Le durcissement des lois pour autoriser la vente d'armes à des jeunes de moins de vingt-et-un ans n'y changerait rien, car les assaillants sont souvent de jeunes mineurs, loin d'avoir l'âge légal de se procurer des armes.  Et il est toujours possible d'acheter des armes de guerres, normalement utilisées par l'armée, légalement, un peu partout. La NRA (National Rifle Association) poursuit son lobbying destructif et lucratif, sans que rien ni personne ne puisse s'y opposer. Parallèlement, la sécurité dans les écoles publiques est renforcée un peu plus chaque jour. Hier, nous avons eu droit à un énième entraînement pour se préparer à une éventuelle attaque armée à l'école. Ce lockdown drill, code rouge pour les intimes, se passe en trois temps. Le premier, celui de l'annonce officielle du principal de l'école, dans les micros et à plein volume, demandant de se barricader dans nos classes et salles de travail (ce qui en soit est déjà relativement inquiétant, surtout si l'on n'a pas eu à priori connaissance de la survenue d'un exercice, et que l'on conserve toujours un léger doute sur la véracité d'une réelle tuerie). Le second temps, d'une durée de quatre à cinq minutes, où l'on éteint les lumières, où l'on garde le silence et où l'on patiente. Le troisième, celui d'une nouvelle annonce officielle de la fin de l'exercice. Si toutefois l'exercice se transformait en situation réelle, il me faudrait protéger les enfants derrière des tables renversées à la verticale, ou se coucher par terre pour esquiver les balles. Un scénario peu réjouissant, mortifiant, glaçant, et, bien que peu probable, pas fondamentalement impossible. Hier, pendant l'exercice, j'avais la chance de me retrouver avec mes élèves de Pre-K, qui ont entre quatre et cinq ans, et qui écoutent relativement bien mes consignes. Mais si ça avait été mon groupe de Kindergarteners, plus âgés mais dont trois sur quatre sont autistes, avec des troubles plus ou moins sévères du comportement et des réactions absolument imprévisibles, ça n'aurait pas été une si mince affaire. Le pire dans cette histoire, c'est que le danger potentiel se poursuit et se majore au lieu de s'atténuer. A défaut de mieux contrôler les armes en circulation et les armes à la vente, les autorités pensent à armer les enseignants qui le souhaitent à condition de recevoir une formation adaptée. Autant dire qu'avec le burn-out et la lassitude de certains de mes collègues, exaspérés par des élèves dissipés et horripilants, il n'est pas impossible qu'un jour l'un d'entre eux s'aliène et ne craque, faisant usage de son flingue, celui-là même qui est censé protéger les enfants...

dimanche 20 mai 2018

Les contradictions de la parentalité


Quand tu en viens à te cacher pour manger discrètement du chocolat pour le goûter, histoire de ne pas influencer les habitudes alimentaires de ton fils (mais qu'il te surprend quand même ou qu'il traque l'odeur sucrée de ton haleine, exigeant alors sa part), tu te dis que la parentalité est vraiment faite de contradictions. Il y a ces jours (nombreux) où tu vérifies qu'il mange cinq fruits et légumes, crus et cuits, de toutes les couleurs, bios et frais, de préférence. Et puis il y a ces jours où tu lui refiles allègrement un paquet de chips pour le dîner, et où tu le laisses se goinfrer de trucs chimiquement colorés à un anniversaire, juste histoire qu'il ne geigne pas et qu'il te laisse deux minutes tranquille. Il y a aussi les jours où tu lui apprends à ranger ses chaussures et à mettre ses vêtements sales dans le panier à linge, et à mettre ses mouchoirs usagés à la poubelle, avant de le laver à grandes eaux, des pieds à la tête, en insistant sur les recoins et les pieds, avant de l'admirer propre comme un sou neuf. Et puis, il y a ces jours où tu dois te faire violence pour lui donner un petit bain vite-fait, et où tu considèrerais presque les traces de terre sur ses jambes nues comme un pigment naturel de sa peau. Il y a aussi ces jours où tu planifies des activités chronométrées et élaborées, où la journée est partagée entre les playdates au parc, les coloriages et autres activités manuelles, les visites à la piscine, les activités cuisine, les cours de musique et les heures de lecture et relecture de ses livres préférées. Mais il y a ces jours où tu le laisses en pyjama, où rien n'est planifié, où l'inactivité est reine, et où tu penses (très sérieusement) à lui donner un somnifère afin de pouvoir toi-même te reposer. Certains jours, lorsqu'une sortie est prévue, tu vérifies que la couleur de ses chaussettes soit assortie à celle du t-shirt, tu lui donne un coup de peigne pour enlever ses épis, et tu t'efforces (vainement) d'empêcher l'apparition de taches douteuses sur ses vêtements. Mais d'autres fois, tu renonces à négocier et tu acceptes qu'il porte un bas de pyjama mickey pour aller au supermarché, parce que sinon tu sais que la guerre nucléaire sera officiellement déclenchée et que tu en auras pour une bonne demie-heure de sons geignards et plaintifs. Et puis il y a l'éternel débat sur les écrans, addictifs et nocifs, auxquels tu sais que tu ne devrais jamais exposer ton rejeton. Face à la cruelle réalité, où tu aimerais bien pouvoir te doucher ou aller aux toilettes sans un spectateur de deux ans qui t'observe. Alors tu renonces, et tu autorises Youtube kids pendant quelques minutes, en pleine contradiction de tes exigences de parentalité. Après tout, élever un tyran de vingt-six mois consiste tout simplement à diriger en lui donnant l'impression que c'est lui qui tient les rênes. Les enfants commandent et les parents obéissent, c'est bien connu. Et tu contemples avec humour ta vie de maman, en te disant que décidément rien ne se passe jamais comme tu l'avais prévu...

dimanche 13 mai 2018

Moins d'un mois


Le compte à rebours est officiellement lancé ! Dans moins d'un mois, nous nous envolerons tous les trois pour la France. J'ai vraiment hâte de revenir dans mon cher Jura pendant quelques semaines. Ma famille me manque, mes amis me manquent, les (bons) fromages me manquent, les baguettes croustillantes me manquent, les croissants me manquent, et la langue française également... Chaque année, tous les printemps, j'ai cette espèce de petite nostalgie de ma région natale, quel que soit notre lieu de vie. Un an bientôt s'est écoulé depuis notre dernier séjour en France. Les expatriés connaissent bien cette petite sensation de manque, qui leur fait compter les semaines, les jours et les heures. Ce subtil mal du pays, presque discret la plupart du temps, se fait parfois d'autant plus sentir à mesure que les vacances approchent. J'ai déjà commencé à planifier le contenu de nos valises, à rassembler de petits cadeaux, à anticiper les besoins d'un toddler de deux ans pendant un long voyage en avion. D'ailleurs, si l'excitation du voyage grandit de jour en jour, mon enthousiasme à divertir un petit monstre de 25 mois pendant 18 heures dans un espace clos et limité s'amenuisent dans des proportions relativement égales. J'ai d'ores et déjà prévu un sac rempli de surprises, de jeux et de tricks en tous genres, histoire de faciliter ce voyage et de dissiper les impatiences d'un petit garçon plein d'énergie. Des feutres et du papier (classique), un petit récipient pour faire des bulles, de nouveaux jeux encore inconnus et peu encombrants (petites voitures, figurines...), de nouveaux livres, un cahier d'activité avec 500 gommettes à coller, et bien sûr un presque indispensable écran (notre vieil iPad qui arrive en fin de vie et peut allègrement être abîmé par un enfant légèrement maladroit et tout particulièrement impulsif) font notamment partie de mon indispensable sélection pour voyager en toute tranquillité. Je n'aime pas tellement ces enfants qui passent des heures et des heures devant leur écran, en répondant à peine à leurs parents et en frôlant les symptômes autistiques, mais je dois avouer que les (très) longs voyages sont tout particulièrement appropriés pour tester ces engins électroniques addictifs. Il n'y a rien de plus pénible qu'un gosse qui s'ennuie en avion, qui hurle et qui crie, voire qui se roule par terre. (N'oublions pas que nous avons entamé la phase du terrible two). Alors si le mien peut éviter d'en faire partie, j'en serai tout à fait satisfaite ! Du coup, le sac à "activités" de voyage se remplit petit à petit, tandis que mon compte à rebours est lancé. Dans 24 jours et 5 heures, on décolle pour la France...