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dimanche 26 novembre 2017

Thanksgiving, et autres réjouissances du weekend


Ce jeudi nous avons célébré Thanksgiving à la maison, accompagnés d'une (petite) quinzaine de personnes (tout particulièrement) affamées. J'ai eu l'occasion de tester la sauce aux canneberges maison, que j'ai agrémentée de cognac, de noix de pécan et de zestes d'orange (on ne se laisse pas aller !). La dinde traditionnelle était préparée par des amis, ce qui a permis de libérer le four pour d'autre réjouissances gustatives. La farce a cuit séparément de la volaille, ce qui ferait hurler les grands chefs français mais a considérablement simplifié les préparatifs culinaires. A peine Thanksgiving terminé, les magasins ont immédiatement commencé à disposer les articles de Noël dans les rayons. Les citrouilles ont été rangées au placard jusqu'à l'an prochain, tandis que les sapins et autres ornements ont été très rapidement sortis. Certains grands magasins, tels que Macy's, avaient déjà sorti les chants de Noël depuis le mois d'Octobre, ce qui, en ce qui me concerne, était légèrement perturbant avec des températures encore caniculaires et humides, bien loin des températures de Noël. De notre côté, j'ai finalement sorti notre sapin en plastique du placard, mais j'ai tardé encore quelques heures avant de le décorer. C'est désormais chose faite, les préparatifs de Noël sont officiellement lancés. Ce weekend a aussi été l'occasion d'assister à mon premier match de basket sur le sol américain. Amaury s'est aussi bien amusé, entre l'équipe des pompom girls et autres cheerleaders, les publicités sur grand écran, les interruptions de match et autres animations, très similaires à celle d'un match de baseball, mais bien sûr, sur une durée beaucoup plus courte. Le weekend s'achève ce soir, pour une dernière ligne droite avant les fêtes de fin d'année. Il va être difficile de mettre nos estomacs au repos après les orgies gastriques de Thanksgiving, car je dois dès à présent tester des recettes pour Noël. Alors, en attendant le grand repas test de ce soir, je profite de la sieste d'Amaury pour parcourir les catalogues de Noël, car Christmas is just around the corner...

La traditionelle Pumpkin pie, revisitée à la française
L'équipe de UM a complètement détruit l'équipe adverse

mercredi 8 novembre 2017

"The good immigrant"


"You are a good immigrant". Il y a de ça quelques années, j'ai entendue cette phrase ô combien polémique de la bouche d'une maitre de stage peu précautionneuse. Si l'expression se voulait un compliment, je l'ai reçu comme une véritable insulte en pleine figure. Au-delà des mots, cette notion de "bon immigrant" dressait l'emphase sur ma peau peu propice au bronzage, sur mes origines françaises (pays développé), et sur mon expérience universitaire (un peu trop) remplie. Implicitement, cette petite remarque m'a beaucoup perturbée. Etre née dans un pays riche (la France) et avoir eu l'occasion de faire des études n'est pas quelque chose que j'ai spécialement mérité. Certaines classes économiques américaines ont la fâcheuse tendance de penser que les classes défavorisées "méritent" leur sort, et qu'elles ne peuvent s'aider qu'elles mêmes. En gros, si tu es pauvre, tu le dois certainement avoir quelque chose à te reprocher. Donc, face à cette maitre de stage, qui avait (à l'époque) tout pouvoir sur mon futur académique, je n'ai rien su répondre. Et pourtant, des années plus tard, je rejoue souvent le scénario dans ma tête, et je tente de formuler une réponse à cette incroyable histoire implicitement teintée de racisme et de préjugés. Pour faire simple, selon certains américains, il existe deux types d'immigrant. L'immigrant riche, blanc, éduqué, et plurilingue (de fait, désirable), et l'immigrant bronzé, pauvre, si possible d'une religion différente, et bien sûr, non éduqué (totalement indésirable). Depuis l'arrivée de notre puppet president Trump, les immigrants, légaux et illégaux, ont commencé à se faire du souci. J'ai eu la chance de venir ici sous l'ère Obama, et d'obtenir ma citoyenneté américaine il y a plus de trois ans. Les Etats-Unis sont un pays d'immigration. Mais le monde commence à changer de face depuis que Donald a accédé à la maison blanche. Les inégalités et les pensées discriminantes sont devenues quotidiennes. Ici, il n'est pas interdit de dire haut et fort que l'on est raciste, et que l'on méprise d'autres individus au prétexte de leur origine, religion ou couleur de peau. Il suffit de ne pas inciter à la haine raciale et de ne pas troubler l'ordre public. La constitution américaine protège la liberté d'expression. Les négationnistes, par exemple, se font la part belle sur le sol américain. Alors, si je cessais d'être simplement observatrice et que je commençais à dénoncer ces propos répréhensibles ? Après tout, j'ai le droit d'exprimer mes opinions politiques, n'en déplaise aux affreux conservateurs américains...