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mercredi 17 décembre 2014

Toutes ces petites différences qui font qu'on est aux States - Episode 2


Depuis mon article de 2011 (à relire ici), j'avais très envie de vous faire partager à nouveau mon expérience relative aux différences franco-américaines, drôle ou cocasses, voire irritantes ou tout simplement réjouissantes. On a beau dire : malgré une culture relativement "proche" de la culture française (en tout cas par rapport à d'autres cultures du fin fond de l'Amazonie ou du désert du Sahara), les Etats-Unis sont très différents de la France. A commencer par les toilettes publiques. Car oui, il est possible de trouver des toilettes équipées en papier et en savon, relativement propres et entretenues. Ceci complètement en désaccord avec mon expérience de française où chaque passage aux toilettes publiques se résume à éviter soigneusement de toucher la poignée de porte, les murs, le bouton de la chasse d'eau, et où l'on apporte ses propres kleenex en guise de papier hygiénique et son gel hydro-alcoolique histoire de ne pas attraper le choléra ou la peste (je n'exagère même pas un tout petit peu). Mais (car il y a un mais), pourquoi donc les toilettes américaines sont-elles quasi-systématiquement construites de façon à ce que la porte laisse apparaitre une fente latérale d'au moins deux centimètres ? On voit tout, sur les côtés, voire en dessous de la porte. Alors forcément vous me direz "mais non, je t'assure, personne ne regarde". Je confirme que personne ne regarde. Mais quand même, en tant que petite frenchy prude et timide, l'idée d'exposer une vision publique (même hypothétique) de moi-même sur le trône ne m'enchante pas particulièrement. Alors pourquoi construire des portes plus ou moins ajourées ? Mystère. J'en cherche encore la réponse. Il y a une autre situation qui me fait plutôt sourire : pourquoi mes camarades de classe (la plupart, mais heureusement pas toutes) s'obstinent-elles à venir en cours en pyjama ? Pas forcément des pyjamas à nounours et à grosses fleurs, plutôt des survêtements, mais des pyjamas quand même. Le plus marrant c'est de croiser une collègue toute la journée sur son trente-et-un, avec talons et jupe crayon fendue, et de la recroiser dix minutes avant le cours du soir, fraîchement changée en pyjama. Les profs ne s'en offusquent pas, je crois qu'ils en ont largement l'habitude. Mais en tant que frenchy, je ne peux m'empêcher de rigoler sous cape en imaginant ce que ma vie universitaire française aurait été en portant un pyjama à la fac chaque jour. Bien sûr, c'est très confortable. Mais culturellement très loin de mes habitudes du vieux continent. 


Et puisque Noël approche, je vous ai sélectionné un best-of des ornements de sapin de Noël américains parmi les plus ridicules. A commencer par un mini-sèche-cheveux violet. Ou par un pot de beurre de cacahuètes. Ou par un doughnut. Tous, sans exception, des décorations de Noël à accrocher au sapin. Alors pour ceux qui ne s'en douteraient pas, non, notre sapin est beaucoup plus traditionnel. Boules et guirlandes, quelques étoiles dorées et quelques sucres d'orge, point barre. Et si j'achetais un hamburger en plastique hideux histoire de me mettre "culturellement" à la page ?


jeudi 4 décembre 2014

On y est presque !

Ca y est, j'ai terminé mon placement à la Clinique de Bloomsburg, ainsi qu'à l'école. Les cours sont également terminés, et il ne me reste plus qu'à passer mes examens finaux la semaine prochaine. Ma soutenance de mémoire ayant été reportée au semestre prochain, je ne suis plus qu'à quelques jours de   vacances bien méritées. Inutile de dire que j'ai trop hâte ! Même en faisant mon travail avec passion, même en apprenant chaque jour un peu plus, je dois admettre que ces derniers dix-huit mois ont été plutôt difficiles. Et ce n'est pas encore fini, puisque je commence mon externat en Janvier dans deux hôpitaux de la région. Mais la fin de ce semestre marque la fin de mes cours, ces chers cours du soirs qui ont prolongé les jours de la semaine jusqu'à 21 ou 22 heures, ces chers cours du soirs épuisants qui ont été tout particulièrement challenging, avec des matins débutant aux aurores. C'est donc la fin, ainsi que la fin de mes weekends passés à potasser, à réviser, à préparer des papers, à m'arracher les cheveux sur mon mémoire et sur mes lesson plans. Quelques jours, et ce sera fini. Ensuite, il ne me restera plus qu'à profiter des vacances, entre deux flocons de neige, tandis que les chants de Noël envahissent les magasins et que Christmas se rapproche un peu plus chaque jour...

jeudi 27 novembre 2014

Thanksgiving !


13 pounds de dinde s'apprêtent à être rôties pendant des heures. Soit presque 6 kilos de volaille à partager. Et encore, "c'est la plus petite dinde que l'on puisse trouver", selon mes beaux-parents.  Voilà un autre Thanksgiving qui s'annonce bien. Les estomacs vont pouvoir s'emplir de pitance à outrance tandis que le vin va couler à flots. Il n'y a rien que j'aime plus qu'une célébration païenne qui invite à manger (et à boire). Manger est bien sûr au centre des célébrations, pour créer l'une des plus célèbres holidays américaines. Alors je compte bien en profiter : avec l'arrivée de la neige hier, cuisiner s'est révélé l'activité la plus distrayante. Un écureuil aux framboises est en cours de préparation, ainsi que des tas de petits side dishes pour accompagner la dinde. Et Thanksgiving sera franco-américain ou ne sera pas. Car le foie gras dévoré hier et le Saint-Emilion de 1999 d'aujourd'hui apportent cette touche typiquement française qui me ravi tout particulièrement. Et finalement, Thanksgiving n'est que la répétition générale des festivités de fin d'année à venir. Noël est dans moins d'un mois, et il me tarde de croiser Santa et son traîneau....

lundi 24 novembre 2014

The ASHA Convention 2014


La semaine dernière avait lieu la grande conférence nationale américaine de l'orthophonie. Elle se tenait à Orlando, en Floride, et s'étalait sur 4 jours. C'était la plus grande conférence à laquelle j'assistais, avec près de 10000 orthophonistes (et audiologistes) venus des quatre coins du pays et du Canada (mais aussi, d'autres pays comme le Brésil, l'Inde et la Chine). Beaucoup de présentations intéressantes, voire absolument passionnantes, étaient au rendez-vous. C'était aussi l'occasion de présenter notre projet de recherche qui avait presque touché à sa fin (trois études de cas avec rééducation de groupe pour patients aphasiques). La salle était immense, mais loin d'être comble. Le stress lié à la présentation est très vite retombé lorsqu'est arrivé le moment fatidique des questions, très pertinentes et très positives. Un vrai succès, en tout cas aux yeux des quelques personnes du public ayant fait le déplacement. Et puis le reste de la conférence s'est déroulé sans encombres, j'ai beaucoup appris en très peu de temps. J'ai eu l'occasion de voir des "stars" de l'orthophonie (Stemple pour la voix, Coyle pour la dysphagie...) et j'ai également parlé à de nombreux recruteurs. Pour l'instant, je ne cherche pas encore de poste aux Etats-Unis pour mon année de Clinical Fellowship car nous serons à Tours l'an prochain... Inutile de dire que je suis super impatiente !

vendredi 7 novembre 2014

Etats-Unis : l'accueil des enfants handicapés à l'école

Un exemple de classe spécialisée : autistic support classroom
J'avais envie depuis longtemps de témoigner du terrible décalage qui existe entre la France et les Etats-Unis en ce qui concerne l'accueil des enfants porteurs de handicaps à l'école publique. Je pense personnellement qu'il est crucial que chaque enfant ait une chance d'être socialisé et de faire ses apprentissages dans une école fréquentée par des enfants tout-venants. Encore faut-il y mettre les moyens nécessaires pour que ça ne devienne pas un enfer pour ces enfants ou leurs enseignants. Je travaille  actuellement dans une très grosse école primaire où sont accueillis plus de 450 enfants. Il existe plusieurs classes spéciales (un peu l'équivalent de nos CLIS), accueillants des enfants autistes, porteurs de handicaps moteurs, et/ou intellectuels. L'un de mes petits patients, autiste profond, est scolarisé à temps plein dans l'une de ces classes spécialisées. Avec deux autres enfants. Faites le calcul, il s'agit bien d'une classe de trois élèves. Il y a une institutrice spécialisée, et trois aids (l'équivalent de nos AVS), et ce à plein temps. Impensable en France... Et pourtant, le school district où je travaille est assez défavorisé. Beaucoup d'enfants viennent de milieux très modestes. Donc cette école n'est pas une exception. Alors pourquoi un tel décalage entre la France et les Etats-Unis ? Probablement une histoire de financement et de budget disponible. Et aussi une histoire de mentalité. Le handicap est beaucoup mieux vu, ou tout du moins beaucoup moins stigmatisé au pays de l'oncle Sam. Toutes les infrastructures publiques sont aux normes pour accueillir les personnes en fauteuil roulant, ainsi que les personnes atteintes de déficiences visuelles. Les transports sont également adaptés, et les toilettes sont toujours accessibles. J'ai vraiment l'impression que nous, français, avons facilement vingt ans de retard à ce sujet. Car les histoires que j'ai entendues concernant l'accueil des enfants handicapés au sein de l'école de la République sont très, très loin de ce que je vis ici. Une classe de trois élèves avec quatre adultes présents à plein temps est impensable en France. Et pourtant, ici, ça marche. Les résultats sont là, et le système américain en Pennsylvanie permet à chaque enfant handicapé d'avoir une chance d'apprendre comme tous les autres enfants. Alors, si tout n'est pas toujours parfait de l'autre côté de l'Atlantique (et loin s'en faut...), nous ferions peut-être bien de regarder ce qui s'y passe de bien, et notamment afin de nous en inspirer pour améliorer notre intégration du handicap à l'école en France...

vendredi 31 octobre 2014

Halloween


Toute la semaine, les gamins de la clinique et de l'école primaire où je travaille n'avaient que ce mot à la bouche. Halloween, costumes, trick-or-treat... Probablement un an qu'ils l'attendaient : la journée des vampires, montres, fantômes, et autres sorcières est arrivé. Pas de pluie prévue cette année, les petits mômes en scary costume devraient sonner à notre porte toute la soirée. Après avoir (lamentablement) mangé un demi sac de bonbons que j'avais réservé pour l'occasion (l'autre moitié ayant été dévorée par mes camarades de classe, qui ont conservé leur âme d'enfant et leur appétence pour le sucré !), j'ai fait un saut au centre commercial pour racheter plus de munitions. Et je suis maintenant complètement armée : un gros sac de Reese's peanut butter cups, des Bounties (qui s'appellent Almond Joy aux Etats-Unis), des Milky Ways, ainsi que des mini Snickers et des Twix devraient faire l'affaire. Et si personne ne se montre, tant pis. Je réussirai bien à manger toute cette junk food moi-même, même si cette hypothèse de bonbons me restant sur les bras est bien improbable ! J'ai déjà mon costume pour la party des adultes, prévue pour plus tard dans la soirée. Et j'ai confectionné des cupcakes franco-américains pour l'occasion. Au sirop d'érable, cream cheese, et noix de pécans, typiques du pays de l'oncle Sam, ont été ajoutés de vrais carambars rapportés de France. Le résultat n'est pas mal du tout, et il va être difficile d'y résister ! Alors, si vous sortez, faites attention aux bêtes féroces et aux être surnaturels qui rôdent dans le coin... et si vous les apercevez, donner leur des confiseries pour calmer leur appétit. C'est une technique qui marche très bien pour les adultes aussi.

samedi 11 octobre 2014

Franco-américaine !


Et c'est finalement arrivé. Après des années de torture administrative, de déceptions et frustrations, de fausses-joies, véritables réjouissances, et accessoirement quelques milliers de dollars plus tard, j'ai finalement acquis la nationalité américaine. Plus de cauchemars en pensant à USCIS, plus de nébuleuses bureaucratiques, plus d'angoisses liées à mon immigration sur le sol américain : je peux maintenant voyager, voter, et être complètement libre de mes mouvements aux Etats-Unis. C'est une grande fierté, qui n'a de sens que parce que je suis avec Logan. J'ai toujours en mémoire cette année de galère lors de la demande de mon premier visa d'immigration, où le système nous avait punit drôlement et où nous avions passé de longs mois séparés par l'Atlantique. Cela étant, cette naturalisation effacerait (presque) ces mauvais souvenirs et il est désormais temps de passer aux réjouissances qui s'y rattachent. Et ça a commencé par un happy hour (au champagne s'il-vous-plait), et ça va se poursuivre ce weekend. Certains se demanderont peut-être ce qu'il advient de ma citoyenneté française. Rien de particulier, je suis et je resterai française à tout jamais, car à défaut de résider en France, ma culture, ma langue, ma nationalité et mes origines seront toujours française. J'ai tout simplement gagné une nouvelle partie de moi, je n'ai rien perdu et je ne perdrai jamais rien. Mais pour l'heure, it's time to celebrate!!!

Lors de la cérémonie de naturalisation, il m'a été remis une copie de la constitution américaine, et un guide pour les nouveaux américains. Il est temps de s'inscrire pour voter !

jeudi 2 octobre 2014

La foire de Bloomsburg



Après trois ans en Pennsylvanie, j'ai finalement eu l'occasion de me rendre à la foire annuelle de Bloomsburg, événement marquant pour cette petite bourgade de campagne, qui accueille pas moins de 400 000 visiteurs chaque année. C'est une énorme machinerie bien rodée, où d'immenses parkings succèdent à d'immenses stands d'expositions, à l'extérieur ou dans des pavillons couverts. Des milliers d'animaux y sont présentés chaque année, des bovidés aux gallinacés. La foire est connue pour ses spécialités alimentaires, riches en gras et en sucre, fortement déconseillées aux personnes au régime, et hautement additives pour une petite frenchie comme moi. Il est possible d'acheter et de consommer absolument tout et n'importe quoi frit dans l'huile. J'ai bien dit absolument tout. Des légumes, aux cornichons, et aux gâteaux, tout peut être trempé dans un genre de pâte à beignet et frit dans de l'huile bouillante. J'ai eu l'occasion de déguster, parmi d'autres, des Oreo Cookies frits (une tuerie !), des Twix frits (avec un caramel coulant et tiède à l'intérieur....), des macaronis au fromage frits, des bretzels chauds d'inspiration allemande (faits à la main et cuits sous mes yeux), des pancakes à la pomme de terre (un litre d'huile dans chaque pancake environ), et d'autres spécialités plus traditionnelles mais tout aussi intéressantes (les pierogies, genre de raviolis d'origine polonaise fourrés à la purée de pomme de terre, et toutes les spécialités grillées/fumées au barbecue). Inutile de préciser que mon estomac a eu bien du mal à assimiler tous ces délices, mais que le jeu en a valu la chandelle. Rien de tel qu'un cookie frit pour saturer son foie, le tout accompagné d'un petit tour à pied du côté de la fête foraine, auprès du stand des légumes géants, des concours de tables dressées, des concours de bouquets, de plantes, et d'autres bizarreries en tous genres. Plus qu'un bon moment, cette foire a été une véritable découverte culturelle, où j'ai pu poser un regard mi-amusé, mi-circonspect sur la Pennsylvanie centrale. Mon orgie hépatique, qui était plutôt exceptionnelle pour moi, s'est révélé une habitude quotidienne pour bon nombre de mes collègues locaux. Certains mangent ces trucs tous les jours et à chaque repas. Il va falloir m'y faire : rien n'égalera jamais la bonne bouffe à la française, pas même ces infâmes/délicieux Twix frits qui laisse un petit gout sucré dans la bouche et les doigts gras et collants. Mais faute de mieux, je m'en contente, car gourmande un jour, gourmande toujours....

Les fameux Pierogies

Oreo frit

Macaronis au fromage frits

Une banane congelée trempée dans le chocolat

Les Twix frits !

Les Bretzels faits à la main

Les pancakes à la pomme de terre

La plus grosse citrouille de la foire, 1036 pounds soit près de 921 kilos !


lundi 15 septembre 2014

It all eventually comes to an end..


Trois semaines de cours viennent de passer comme un souffle. Un tourbillon névralgique de travail acharné et de journées à rallonge. Un ouragan harassant d'épuisement et de satisfaction lorsque finalement chaque journée s'achève. Et ce n'est pas finit. Entre deux projets de recherche (mon mémoire portant sur le vieillissement et la voix, avec plus de 250 patients inclus dans l'étude à ce jour, et mon étude sur les prises en charge en groupe de patients aphasiques, pour lequel nous partons présenter à la grande conférence nationale en Novembre), plus mes divers placements et les cours, le planning est chargé. Rien que de penser à mon planning "soit-disant" chargé des semestres précédents, je rigole. Ou pas. Il n'empêche que ce semestre est vraiment exciting. Et passionnant. J'ai notamment commencé mon cours d'Instrumentation, lors duquel j'apprends à utiliser la vidéostroboscopie avec un endoscope rigide, un nasomètre, et autre instruments qui coûtent une fortune et qui sont difficilement accessible aux orthophonistes en France. Et puis j'ai commencé mon nouveau stage dans une nouvelle école, qui sera l'objet d'un article prochainement (et notamment sur l'accueil des enfants handicapés en milieu scolaire aux Etats-Unis-so stay tuned). La cerise sur le gâteau sera notre deuxième présentation à propos de notre groupe d'aphasiques (je dis nous car c'est un projet de groupe). Là-encore, un petit voyage en Floride la semaine qui précède Thanksgiving sera au programme. Et pour le reste, j'essaie quand même de profiter des weekends et de voir Logan de temps en temps. Pour l'instant, à défaut de vivre ensemble et de se voir, on se rapproche plutôt de colocataires qui se croiseraient de temps à autre pour une petite discussion. Métro-boulot-dodo, mais sans le métro. Pas cool, donc. Son emploi du temps est aussi très chargé, donc on prend notre mal en patience d'ici les vacances de Noël (destination Puerto Rico!). Tout est temporaire, c'est mon dernier semestre de cours, avant un semestre en Janvier où je serai en stage à plein temps. J'ai même un compte à rebours enclenché sur mon téléphone, une application bien pratique qui me montre dans combien de jours exactement je "récupère ma vie". Alors patience, it all comes eventually to an end...

lundi 25 août 2014

Etudiante, again and again.

Levée aux aurores pour cause d'un vicieux décalage horaire, je m'apprête à entamer ma dernière année d'études. Il me semble avoir déjà eu cette pensée en 2009, lorsque, la bouche en coeur, je rentrais en dernière année d'orthophonie à Lyon. Et j'avais tort : cette année scolaire ne fut certainement pas la dernière, puisque j'en suis aujourd'hui réduite à user les bancs de l'université, again and again. Un an de plus, comprenant un very last semestre de cours (ouf !) et un autre semestre d'externat. J'ignore encore où je serai pour cet externship, je croise les doigts pour que ce lieu de stage soit proche et intéressant. J'ai déposé en Janvier dernier deux voeux d'affectation, pour l'instant restés sans réponse. Bien que passablement blasée à l'idée d'une nouvelle année scolaire, promettant de longues heures à la bibliothèque, au voice lab, et dans des salles de cours, je repars fraîche et reposée après deux semaines de vacances en France. Le séjour est passé très vite, trop vite, mais m'a permis de voir beaucoup de membres de ma famille et de faire mon "tour de France" version express. Entre les joies de la capitale et le calme de la campagne ardéchoise, c'est dans mon cher Jura que mes valises ont été posées la plupart du temps. Pour l'heure, je repars à l'Université pour quelques réunions de rentrée, puis un pot d'accueil des nouveaux étudiants de première année (on va m'affubler d'une petite "filleule" parmi les nouveaux arrivants, de la même façon que j'ai eu, moi-même l'an passé, une "marraine"). Je vais donc endosser le rôle de mentor, qui n'est pas forcément facile mais qui incite à réfléchir à sa propre pratique et à encourager la nouvelle jeunesse débutante. Car cette étudiante me suivra presque partout à compter du mois d'Octobre, dans mes clinics, à l'école, et elle deviendra (sans doute) ma meilleure alliée contre les aléas et les affres universitaires à venir. Restons positifs : Yes, we can.

dimanche 10 août 2014

Good morning Germany


Partie de Lewisburg hier matin, je suis maintenant à l'aéroport de Frankfort où j'attends mon vol pour Genève. Une nuit blanche, quelques bouchons pour aller à Newark, six heures à poireauter, deux trois courbatures d'être restée assise longtemps, un estomac plutôt nauséeux après deux repas pris sur United, et une impatience qui grandit de minute en minute. La France, ça se mérite. Plus d'un an sans rentrer, finalement c'est surtout long vers la fin. Il m'est difficile d'imaginer que la France n'est plus vraiment "chez moi", même si quand j'en parle en Pennsylvanie j'utilise souvent le mot "home". I'm coming home. I'm flying home. Reste qu'il m'aura fallu traverser deux autres pays d'Europe avant de parvenir à bon port. Ces satanés connexion flights rendent les voyages sacrément plus longs, et plus fatigants. Reste aussi à savoir si ma valise enregistrée à New York hier midi va arriver jusqu'à Genève sans encombres. Dans le pire des cas, si elle est perdue, je vais devoir faire beaucoup (énormément/vachement/sacrément) de shopping pour remplacer mes affaires perdues, et ça serait vraiment très très dommage (notons l'ironie de cette dernière déclaration). Par contre, j'en connais certains qui seraient vraiment déçus que les 4 kilos de surprises américaines n'arrivaient jamais jusqu'au Jura. Alors croisons les doigts...et verdict dans deux heures. 

vendredi 1 août 2014

France, J-7


Une semaine. Une toute petite semaine avant de revenir dans mon cher Jura. Une semaine de plus à patienter, à passer encore et toujours des examens, à recruter toujours plus de participants pour mon projet de recherche, et surtout.... à faire ma valise. Pas de répit cependant, les derniers jours sont très busy, mais les vacances approchent ! Au programme, un petit séjour à Paris, une petite escapade en Ardèche, et quelques jours en Franche-Comté. J'ai déjà commencé une liste de choses que je dois absolument faire : manger un vrai mille-feuille recouvert de son glaçage au sucre noir et blanc (que Logan appelle le mille-feuille avec son gooey top), aller me prendre un goûter chez Pelen (qui inclurait bien-sûr un écureuil), dévaliser la biscuiterie Billiotte, faire une randonnée dans le haut-Jura, me baigner dans le lac de Vouglans, faire du shopping à Paris, manger les courgettes farcies de mon père et le lapin aux pruneaux de ma mère, râler dans les bouchons du mois d'Août sur l'autoroute, souffler avec mon neveu ses quatre bougies, faire des pâtisseries avec ma petite soeur, faire "le tour de Villeneuve", me plaindre que rien ne marche en France et que les magasins n'ouvrent ni le dimanche ni la nuit, manger une vraie crème brûlée, déguster un vrai sandwich jambon-beurre-baguette, acheter tout ce qui me manque aux Etats-Unis, faire un repas de famille où on prend l'apéro à midi et le dessert à dix-huit heures, jouer de mon Gaveau, et surtout, ne pas potasser mes cours et  ne pas parler de patients/recherche/cours/orthophonie pendant au moins deux semaines. Car l'automne sera encore plus un challenge que tous les autres semestres. Je commencerai un nouveau placement dans une école primaire, j'aurai de nouveaux patients à la clinique, je devrai présenter à une conférence nationale en Floride, je devrai passer mes deux praxis, et je devrai soutenir mon mémoire. Mais pour l'heure... essayons de faire une valise qui ne dépasse pas la limite de poids autorisé ! (Mission : absolument impossible). 

dimanche 13 juillet 2014

American showers

En un mois, j'ai assisté à ma première bridal shower et à ma seconde baby shower. Non, le principe n'est pas de balancer à la flotte la mariée ou le dernier né des rejetons, mais bien de couvrir de cadeaux une future mariée (un genre de trousseau collectif de la part des amis et de la famille) ou une future mère. C'est donc un évènement qui se veut principalement féminin, alors qu'il existe des exceptions à la règle. Souvent, une registry list est fournie pour que les invités puissent acheter des cadeaux souhaités par la mariée/la future maman. Ca paraît un peu grossier mais c'est tout simplement l'équivalent de notre liste de mariage, qui évite de se retrouver (pour une baby shower) avec cinquante pyjamas taille six mois et huit mille peluches. Ca évite aussi à la future mariée de se voir offrir un énième presse-purée ou des tupperwares en plastique. Et les invités se retrouvent autour de jeux divers et d'un bon repas. Pour ce qui est de la future mariée et de sa bridal shower, les femmes de la famille offrent de la lingerie, qui est un peu un clin d'oeil à l'enterrement de vie de jeune fille ou bachelorette party qui est généralement programmée peu de temps avant le mariage. Avant une baby shower, le sexe de l'enfant est souvent révélé (ou pas), et il est plus facile de choisir des cadeaux en fonction de ça. Ainsi, les layettes américaines sont très souvent rose Barbie ou bleu. Difficile d'habiller sa fille en bleu et son garçon en autre chose que du bleu. Alors quand on aime le vert et le violet à petits pois, mieux vaut commander des cadeaux par internet histoire d'agrandir l'horizon de ses possibilités. Surtout quand on habite au fin fond de la Pennsylvanie centrale...


lundi 7 juillet 2014

Et le compte à rebours est lancé !

On y est presque. Quatre semaines de cours, une semaine de finals, et je vais pouvoir enfin revoir mon cher Jura ! Après plus d'un an au pays de l'oncle Sam, à moi les orgies de comté et autres stinky fromages, le bon vin à moins de vingt dollars la bouteille, les lardons, les mille-feuilles, les religieuses en chocolat, les pains aux raisins, la baguette croustillante, les macarons et autres délices ! L'impatience se fait sentir, tandis que le semestre bat son plein. Mon projet de recherche me prend le plus clair de mon temps, en quête de participants de tous âges, de 21 à 99 ans. Pendant ce temps, la Pennsylvanie a revêtu son habit estival, chaud, parfois humide, avec son lot de blueberries, moustiques et barbecues à-tout-va. La climatisation est redevenue notre meilleure amie tandis que le pull de laine est requis dans tous les bâtiments publics : on passe aisément de 92°F à 67°F en intérieur, en se les gelant en claquettes. J'ai hâte de revoir famille et amis, tandis que mon séjour en France s'annonce déjà chargé. A peine arrivée, j'embarquerai pour 48 heures parisiennes, avant de revenir dans mon cher Jura le temps d'un long weekend. L'Ardèche sera ma destination suivante, avec de plier bagages et de revenir en Pennsylvanie. Alors petits frenchies, préparez-vous : j'arrive.

dimanche 8 juin 2014

La communauté Amish



Les Amish et Menonnites émigrèrent en Pennsylvanie au début du XVIIIème siècle. Leur population comprend environ 300 000 membres à travers tous les Etats-Unis, et ils sont aussi présents au Canada. Originaires de Suisse, la plupart d'entre eux parlent un dialecte proche de l'Allemand de l'époque, le Pennsylvania Dutch. Ils vivent principalement de l'agriculture et du commerce, ont leurs propres paroisses et églises, et sont exonérés du service militaire. Au marché local, la plupart des commerçants que je rencontre sont issus de cette communauté. Nombre d'entre eux refusent la modernité et se déplacent en calèche. Chaque famille et communauté décide de ses propres règles quand à cette modernité. Aussi, si certains n'ont pas le droit de conduire, ils ont quand même le droit de se déplacer en voiture avec chauffeur. Le réfrigérateur est souvent placé au sous-sol ou absent de la maison. Certains possèdent un téléphone (pour toute une famille), et d'autres possèdent même une voiture. Il existe autant de pratiques et de traditions culturelles que de communautés Amish, et l'on ne saurait généraliser à l'ensemble de leur groupe. J'avoue que la première fois que j'ai croisé un buggy, l'expérience a été plutôt surprenante. Mais l'on s'habitue très vite à voir les véhicules électriques remplacés par des outils mécaniques, ou tractés par la force animale. Les Amish se mélangent très peu au reste de la population, sauf dans le cadre d'échanges commerciaux. Ils possèdent leurs propres écoles et églises, et fonctionnent en petites communauté dirigées par un patriarche. C'est assez incroyable de voir que deux mondes peuvent se côtoyer si longtemps sans s'influencer. D'un côté, l'Amérique capitaliste moderne, société de consommation et de mondialisation, et de l'autre, une vie en pleine nature, certainement difficile et qui apparaît comme austère, où le dogme refuse toute modernité (y compris la médecine moderne), et où la non-violence est de mise. Les Amish ne participent pas aux conflits armés et beaucoup n'ont aucune existence juridique. Peu poursuivent des études supérieures et nombreux sont ceux qui resteront dans la communauté toute leur vie. Ils manient l'art du Pretzel au beurre mieux que personne et ils fournissent à la région son lot de denrées alimentaires locales. Bien que souvent très chaleureux, ils restent pour moi une communauté assez réservée et secrète. Peut-être qu'un jour, j'aurai l'occasion d'en apprendre davantage sur leur culture et leurs traditions? 




Nb: J'ai volontairement choisi de rapporter des faits qui se veulent dénués de jugement. Il existe de nombreux problèmes liés à la consanguinité et à la position de la femme dans la communauté Amish. Je manque de données et de témoignages pour pouvoir partager ces informations d'une façon objective.

vendredi 16 mai 2014

Tout vient à point....

Cayuga Lake

à qui sait l'attendre. Et ils sont arrivés, presque pas jet-laggués, pour toute une semaine en famille ! Avoir ses parents en visite lorsqu'on réside à l'étranger, ça n'a pas de prix. Et la semaine passe beaucoup trop vite. J'ai terminé mes examens la semaine dernière tandis que Logan est allé les chercher au bus en provenance de Baltimore. Les examens en question étaient clairement le cadet de mes soucis à ce moment-là et j'ai eu tendance à penser à leur arrivée plutôt qu'à réviser. Mais enfin tout s'est très bien terminé puisque je n'ai eu que des A. Les quelques derniers jours, presque coupée du milieu universitaire, j'ai reposé mon cerveau cognitivement fatigué et j'ai pratiqué mon français qui tend à s'étioler. Un petit séjour dans la région des finger lakes et à Ithaca dans l'état de New York et de longues heures passées dans la cuisine m'ont redonné l'énergie nécessaire pour entamer un nouveau semestre. Lundi, c'est reparti avec les cours, les stages, la recherche et les mille et une choses à faire pour oser un jour pratiquer l'orthophonie aux states. Alors on ne mollit pas et surtout...on profite des vacances jusqu'à la dernière seconde. 

Buttermilk Falls

mercredi 30 avril 2014

Pratiquer l'orthophonie en Anglais


J'avais envie depuis longtemps d'écrire sur mon expérience en tant qu'orthophoniste française  expatriée et pas forcément fortiche pour les langues étrangères, et encore moins douée lorsqu'il s'agit de traiter les troubles du language dans une langue qui n'est pas la mienne. A première vue, ça peut paraître un peu comme une mission "impossible". Je vous passe les détails sur mes nombreuses crises de nerfs à chaque fois qu'il a fallu écrire un paper de quinze pages, ou mon désarroi lors des épreuves de langage du GRE... Ou les commentaires de mes divers maîtres de stage qui repassent derrière moi pour corriger les fautes d'anglais. Let's be honest. L'égo en prend un coup quand on se sent "assistée" et dépendante. Rien n'a été facile et rien n'est encore facile. Il y a toujours des jours où j'ai l'impression que je ne vais pas y arriver, que le handicap linguistique est insurmontable et que je perds tout simplement mon temps. Dans ces moments-là, j'imagine que j'aurais mieux fait d'ouvrir une pâtisserie car là, au moins, être française aurait été un atout plutôt qu'un handicap. Et puis faire des gâteaux toute la journée (et les manger !) c'est quand même une vie de rêve. Et puis d'autres jours, je réalise que mes patients font des progrès, que je ne suis pas plus mauvaise qu'une autre, et que même, être étrangère me confère un avantage certain. Déjà, être française aux Etats-Unis est censé être un plus : pour un américain, tout ce que est français est classe, raffiné, sophistiqué, voire culturellement intelligent. Et puis cela suscite la surprise : qu'est-ce qu'une jurassienne comme moi est venue faire au fin fond de la Pennsylvanie centrale, en plein coeur du pays Amish et loin de toute métropole civilisée ? Forcément, ça intrigue, et je crois que la curiosité est le meilleur moteur pour démarrer une conversation et établir une bonne communication. Alors ces jours-là, je suis contente de mes choix, des challenges que j'ai déjà relevés et de ceux qu'il me reste à accomplir. Au sommet de la pile, mon prospectus meeting (une sorte de pré-soutenance) de mon mémoire de master, et quelques examens finaux à passer. Pour la suite, je ne pense même pas au semestre d'été qui débute en Mai. Car avant ça, mes parents débarquent ! Et au moment où je finis cet article, ils sont quelque part au dessus de l'Atlantique pas très loin des côtes américaines. Il va me falloir encore quelques jours de patience : leur arrivée à Lewisburg n'est prévue que Jeudi prochain. Inutile de préciser que I just can't wait!!!


lundi 21 avril 2014

Easter!


Il est dommage que le lundi de Pâques ne soit pas férié aux Etats-Unis. Je serais bien restée au fond de mon lit à végéter aujourd'hui, plutôt que de passer une bonne dizaine d'heure dans le Voice Lab et quelques heures de plus à la clinique. Et pourtant : quel fantastique weekend ! Si le beau temps a été au rendez-vous, rien n'a été plus agréable que de recevoir de la visite du vieux continent. Marie-Lou est restée juste le temps de ce weekend, qui est passé très très vite. Un brunch de Pâques plus tard et quelques petites visites touristiques de la région (notamment, les campus de Bucknell et de Bloomsburg), il est déjà temps de se remettre au boulot pour la dernière ligne droite. Plus que deux semaines et demies de labeur intense, avant une semaine placée sous le signe du repos et des loisirs : ce sera le moment où mes parents débarquent et il est inutile de préciser qu'ils sont attendus de pied ferme ! Alors je compte les heures, les minutes et les secondes qui me séparent de la fin de mes examens : patience et longueur de temps, paraît-il, feraient plus que force ni que rage....

lundi 7 avril 2014

Ma première conférence américaine


Je reviens de trois jours à Pittsburgh où se tenait la conférence annuelle de PSHA (Pennsylvania Speech-Language-Hearing Association). C'était la première conférence sur l'orthophonie à laquelle j'assistais ici aux Etats-Unis, et également ma toute première présentation à une conférence. Après avoir travaillé pendant tout un semestre sur un protocole de rééducation de groupe pour patients aphasiques était venue l'heure de partager notre expérience avec d'autres orthophonistes. Le thème central de notre recherche portait sur la création d'histoires à partir d'images en noir et blanc, inspiré du protocole de Time Slips qui existe pour patients atteints de la maladie d'Alzheimer. La présentation a duré une heure et demie et nous avons eu près de soixante personnes dans le public, un vrai succès ! Bien que passablement nerveuse à l'idée d'intervenir dans ma première conférence officielle, tout s'est très bien passé et le sujet a suscité des réactions plus que positives. Nombreux sont les orthophonistes qui sont venus nous poser des questions et qui ont démontré un intérêt certain pour ce type de rééducation. Reste maintenant à soumettre un autre projet de présentation pour la conférence annuelle de l'ASHA (American Speech-Language-Hearing Association) qui se tiendra en Floride en Novembre. Ce sera une autre grande étape et une nouvelle présentation de notre projet abouti. Inutile de dire que je ne suis pas peu fière d'avoir eu la chance de faire partie de ce groupe d'étudiants et de pouvoir présenter aux côtés de chercheurs de renommée nationale ! La prochaine étape, si ASHA accepte notre projet, risque d'être un peu plus challenging : ce serait un véritable saut dans le monde de la recherche en orthophonie. Pour l'heure, il me reste à analyser des tas de données, à regarder des heures et des heures de vidéos pour vérifier tout ce qu'on a mesuré depuis le mois de Janvier, et donc à passer un certain nombre d'heures supplémentaires à la fac... Alors courage, il ne reste plus que cinq semaines avec la fin de mon semestre de printemps, et 31 jours avant l'arrivée de mes parents!!!!


samedi 29 mars 2014

Que la musique soit !


Approcher la trentaine n'est finalement pas si désagréable lorsque l'on est gâtée pour son anniversaire. Et pour cause, Logan m'a acheté un piano! Si les doigts ont eu largement le temps de rouiller depuis plus d'une décennie, il reste quand même quelque chose de cette autre décennie où le piano a fait partie de mon quotidien. Impossible financièrement de faire venir mon Gaveau de France, c'eût été beaucoup trop expensive et il semblait tout naturel de faire l'acquisition d'un nouveau spécimen. C'est donc un Sohmer de 1972 qui est arrivé dans notre salon la semaine dernière et je dois dire que j'en ai déjà bien profité. Certaines touches restent enfoncées trop longtemps et ce piano a besoin d'une petite restauration, mais le son est très bon et il a été accordé récemment. L'accordeur/réparateur de l'Université doit venir très bientôt s'occuper de ce qui a besoin d'être rénové. Jouer de mémoire n'est pas aisé et j'ai déjà commandé quelques partitions histoire de travailler de nouveaux morceaux. Logan sait également en jouer et nous avons improvisé un petit quatre-mains cette semaine ! Je suis donc devenue obsédée par ce nouvel instrument qui a trouvé sa place dans notre salon. Maintenant, je peux vraiment dire home, sweet home. 

lundi 17 mars 2014

A little taste of Spring Break

Planter des fraises, what else?

Si les journées restent froides mais que le soleil brille, ce n'est pas si mal pour un début de printemps qui a tardé à montrer le bout de son nez. Un seul mot peut suffire à décrire les derniers jours : glandationnage. Et si je crée ce barbarisme, c'est pour mieux promouvoir l'ambiance du weekend écoulé. Mon cerveau se remet doucement de sa récente surchauffe et cette semaine de vacances est plus qu'appréciée. Le concept du spring break évoque souvent -dans le jargon américain- une semaine de débauche où tout est permis ; nombre d'étudiants en profitent pour aller bronzer et picoler à Cancun, ou pour s'envoler vers diverses destinations exotiques, loin du froid hivernal et surtout, loin du monde des études. Point de semaine dévergondée et sauvage de mon côté, j'appartiens à la catégorie des anciens, des vieux étudiants, de ceux qui ont presque dépassé la date de péremption des études, de ceux qui sont nés sans portable et sans internet et qui ont connu - à l'époque- les disques vinyles et les cassette audio. Mais je ne me perçois pas non plus comme une vieille croûte décatie sortie d'un autre âge et d'une autre culture. Pour l'instant je me suis assez bien fondue dans la masse et adaptée aux autres étudiants, jeunes, dynamiques et encore emprunts d'une naïveté presque charming. Alors mon spring break ressemble plus à celui d'une vieille mémé, à coudre (et à m'énerver en tentant de comprendre le fonctionnement d'une antique machine Singer des années 50), à cuisiner, à réparer-percer-clouer-vernir et rafistoler la maison, à jardiner et à surtout, ô combien surtout, ne rien faire pendant quelques heures et avoir enfin le temps de m'entendre penser. Car la fin du semestre s'annonce chargée. Dès demain, retour aux études et à mon projet de recherche. Point de long répit et point de rêvasserie. La procrastination pourra sans doute être de mise, en tout cas jusqu'au lendemain. Et de là, j'entamerai la dernière année de ma vingtaine, et la toute dernière année de mes chères études. Enfin, du moins, pour le moment. 

vendredi 7 mars 2014

Etre orthophoniste dans une école américaine

J'ai assisté à ma première réunion d'IEP (Individualized Education Plan) pour l'un de mes patients de CM1 (4th grade). Puisque les parents ne pouvaient pas se déplacer, la réunion s'est faite en téléconférence avec la mère au bout du fil et les différents autres intervenants assis autour d'une table. Etaient présents : ma maître de stage, la directrice d'éducation spécialisée (Director of Special Education), la psychologue de l'école, la professeur spécialiste des difficultés d'apprentissage, l'enseignant, et moi-même. Le but était pour la mère de prendre connaissance des progrès de son fils, des différents objectifs fixés par l'école dans le but de l'IEP, des aménagements particuliers (lecture des énoncés lors des examens, tiers-temps…), et de faire part de son vécu de la situation comportementale à la maison. C'était une véritable réunion à l'américaine, comme je les aime, avec aucun bla-bla inutile et des discussions efficaces et portées vers l'intérêt de l'enfant. Comme l'orthophoniste aux Etats-Unis ne s'occupe pas directement des troubles de la lecture mais des troubles de langage oral qui y sont liés, j'ai pu proposer mes objectifs de rééducation qui ont tous été approuvés. L'enfant s'entraînera donc, pour l'année scolaire à venir, à la compréhension orale d'histoires lues, à la compréhension écrite de questions abstraites et inférentielles, à l'organisation grammaticale d'un paragraphe avec l'utilisation de connecteurs logiques, et à la production de phrases connectées sémantiquement et grammaticalement. C'est une façon de travailler  très différente de celle que je connaissais en France, mais au final je crois que je m'y retrouve. J'utilise mes connaissances dans le domaine des troubles des apprentissages et le pragmatisme américain pour rééduquer de façon concrète et fonctionnelle. D'ailleurs, s'il y a des choses qui me dépassent dans ce système, ce que j'en observe reste plutôt positif et j'en tire beaucoup d'enseignements. Peut-être qu'observer ce qui se fait ailleurs est un bon point de départ pour améliorer ce qui se passe chez soi? 

La "Speech Room" de mon école !

samedi 1 mars 2014

La surchauffe neuronale - Episode 1


S'il est impossible d'être étudiant sans travailler les weekends, je n'aurais jamais imaginé que ce semestre soit autant chargé. Et la semaine qui s'annonce est encore plus chargée : les examens de mi-semestre qui étaient normalement programmés pour la semaine suivante ont (par un mystérieux coup de baguette magique de mes professeurs) été avancés à cette semaine. TOUS. Alors je potasse, je révise, je me noie dans les flash cards, les study guides et les anti-sèches. Je me croirais presque revenue à l'époque du bac où le stress pointait le bout de son nez à chaque interrogation écrite. Et pourtant, plus d'une décennie plus tard (ce qui ne me rajeunit pas !) le stress, beaucoup mieux maîtrisé, est quand même de la partie. Et autant dire que ma vie sociale s'est réduite comme peau de chagrin. Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées, soirées, apéros entre amis et sorties du samedi soir ! Recluse à la maison, un petit verre de Porto à la main (il ne faut quand même pas trop se priver), je sirote mes bouquins de cours entre deux gorgées et je me languis des vacances. Le spring break est pour bientôt et il ne faut pas flancher. Alors, on ne mollit pas. Yes I can.


samedi 15 février 2014

Let it snow, version 2.0

Notre rue, presque déneigée

Il a encore neigé. Beaucoup. Une intense et nouvelle vague de neige qui a fermé toutes les écoles et les Universités du coin. Une journée bien au chaud à trainer en pyjama et à me soigner d'une vilaine bronchite. Les mômes de l'école primaire, c'est plein de microbes (c'est bien connu). A moins que je n'ai attrapé lesdits microbes at home, via ma chère moitié qui tient presque mieux le choc des températures polaires que moi. Mais où est l'été bon sang ? Quand reviendront les douces journées de printemps ensoleillées ? Presque soixante-dix centimètres de neige fraîche sans aucune piste de skis : y'a un truc qui ne colle pas. Après un mois de Janvier très froid, un mois de Février couvert de neige, j'aurais presque des frissons de jalousie en pensant aux parisiens qui se plaignent de leur douceur inhabituelle, même sous la pluie. A moins que ces frissons ne soient ceux  d'une nouvelle vague de fièvre, la fièvre hivernale Pennsylvanienne ? Toujours est-il que l'hiver a bien assez duré. La barbe, quoi. Alors on s'active, on fait tout pour se réchauffer, et on croise les doigts pour que le printemps ramène sa fraise. Alors Mister Météo, à bon entendeur...

Les petits bonshommes de neige de ma voisine Paula

mercredi 5 février 2014

Un blanc manteau


Il a neigé, beaucoup. Suffisamment pour que les écoles ferment et que l'Université prenne un jour de congé. Peu de voitures circulent ce matin, les rues sont d'un calme plat et seul le bruit des pelles à neige grattant le pavé retentit. Tout est recouvert d'une couche cotonneuse, un bon foot de poudreuse recouvert d'une couche de glace en surface. Je me suis réveillée avec bonheur sur cette journée de congé, en me demandant ce que j'allais bien pouvoir faire. Bosser quand même, cela va de soi. Car si un aller-retour à la fac m'est économisé, il n'en reste pas moins que le cours tumultueux de mes activités universitaires persistent. Pas de répit, donc. Je profite de ce temps pour travailler sur mon projet de recherche qui va bien m'occuper prochainement. Et si l'hiver finissait bientôt ?


vendredi 31 janvier 2014

L'orthophonie aux Etats-Unis - L'école

La fin du mois de Janvier est arrivée. J'ai survécu au début du second semestre de Grad School la tête haute. Après des débuts pour le moins stressants, je me suis peu à peu habituée aux journées de quinze heures et j'ai appris à partager mon temps entre mes différentes obligations (clinique, cours, recherche, et école). La grande nouveauté ce semestre ce sont mes débuts en tant qu'étudiante-thérapeute du langage dans une école primaire. Deux journées par semaine, je suis une dizaine d'enfants en séances individuelles ou en groupe. De la grande section de maternelle au CM1 (ici grades K-4), les enfants ne sont pas différents de ceux que l'on fréquente en France, ils se ressemblent presque en tous points et aime le même genre de choses (Bob l'éponge, Dora l'exploratrice, Spider Man et Hello Kitty en tête). L'école où je travaille est immense, avec pas moins de 5 à 6 classes de chaque niveau. Les élèves ne sont jamais plus nombreux que 20 ou 21 par classe, avec des journées plus courtes (qui se terminent vers 15h30) et entrecoupées d'activités variées. En marchant dans les couloirs, les portes des salles de classes restent ouvertes en permanence et les enfants sont autorisés à se rendre aux toilettes ou à la fontaine à eau dès qu'ils le souhaitent. Les classes ont leur tables réparties par petits groupes et la discipline semble bien moins stricte qu'en France.  La culture de la "récompense" semble de mise, avec des autocollants promis aux élèves travailleurs et attentifs. Les punitions semblent peu courantes et peu nécessaires. L'ambiance me rappelle un peu l'une de mes visites dans une école primaire belge, avec cette même sensation de convivialité et de détente, peut-être plus propice au travail qu'une ambiance stricte et figée. L'école est pourvue d'une immense bibliothèque que je consulte avec plaisir : certains ouvrages m'ont été lus dans mon enfance en français, et il est tout particulièrement agréable de les retrouver à l'âge adulte en anglais. 


En ce qui concerne les rééducations, tout est planifié à l'avance. Je dois soumettre mon plan de rééducation tous les quinze jours où je détaille les activités planifiées et leur but(s). Chaque enfant suivi bénéficie d'un IEP (Individualized Education Plan) qui est établi avec les parents et l'équipe éducative. Il n'inclut pas uniquement les objectifs orthophoniques concernant le langage, mais il prend en compte toutes les adaptations obligatoires auxquelles l'enfant a le droit (un auxiliaire de vie scolaire, un fauteuil roulant, etc…). Il ressemble un peu à notre PAI (Plan d'accueil individualisé). Et il n'est pas rare de croiser des enfants en situation de handicap dans une école publique américaine. La loi fédérale du NCLB (No Child Left Behind) oblige à accueillir tous les enfants handicapés capables de vivre en collectivité. Beaucoup d'enfants sont paralysés cérébraux ou sur le spectre autistique, voire en situation de handicap mental. J'ai une maître de stage particulièrement sympathique qui me laisse gérer mes rééducations comme je l'entends, et qui me guide lors de situations délicates. J'ai eu notamment le cas cette semaine d'un enfant montrant des signes d'auto-agressivité qui se faisait du mal à lui-même, il n'a pas été facile de gérer la situation. Et pour chaque rééducation, je dois suivre l'IEP à la lettre ainsi que ses objectifs. Par exemple, si l'objectif principal concerne les troubles d'articulation de certains phonèmes, je dois travailler les phonèmes en question et point final, je n'ai aucune marge de manoeuvre. Et en observant comment les journées se passent à l'école, j'ai de plus en plus la certitude de vouloir continuer à travailler avec des adultes après l'obtention de mon diplôme. Pour un temps en tout cas. Je me vois beaucoup plus poursuivre ma carrière en soins de suites de réadaptation ou en gériatrie qu'en crèche ou en école primaire. Alors affaire à suivre…

vendredi 17 janvier 2014

Americans: come visit the Jura!

Belvédère de Baume-Les-Messieurs









Si l'on devait résumer ce que connaissent les américains du Jura, la réponse serait très simple: très peu voire rien du tout. Tandis que la Bourgogne et ses vins sont très connus outre-Atlantique, notre beau Jura n'est pas nécessairement une région à laquelle les Américains pensent lorsqu'ils visitent la France. Le New York Times a publié plusieurs articles sur la Percée du Vin Jaune, sur le Macvin, et sur le comté (qui est tout particulièrement méconnu). Et si l'on doit leur apporter des précisions géographiques, c'est où, le Jura? Pas trop loin de la Suisse (en général, les interlocuteurs parviennent assez bien à la situer). Il y a la mer, dans le Jura? Et bien non, les lacs suffisent à satisfaire nos besoins de baignade tandis que les montagnes offrent la possibilité de skier l'hiver. Et généralement, inutile d'en dire plus : la moitié de l'audience est conquise lorsque l'on mentionne la combinaison gagnante vin + fromage + ski. Si l'on rajoute de petits détails vendeurs tels que fondue au Savagnin et poulet au Vin Jaune, alors plus aucun potentiel touriste n'est rebuté. Et si l'on promouvait un peu plus notre belle région à l'étranger ? Il est de mon devoir de faire connaitre d'où je viens au reste de mes compatriotes locaux. Alors oui, je confirme que la Tour Eiffel et les macarons de Ladurée n'ont rien à voir avec le Jura (pour ceux qui ne rêvent que d'un voyage à Pârrris), mais notre beau terroir vaut sacrément le détour. A bon entendeur, lecteur, qui que vous soyez, venez-donc voir de plus près de quoi il retourne.

Vin Jaune, Château-Châlon (France)
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