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lundi 18 septembre 2017

Ouragan Irma : dernier épisode



Nous sommes rentrés de Géorgie mercredi denier, après une longue et pénible route où les stations services n'étaient pas toujours approvisionnées. En arrivant à Miami, le courant n'étant toujours pas revenu, nous avons entrepris de vider le frigo et le congélateur (fort heureusement presque vides). Mais la chaleur et des problèmes de plomberie ont forcé notre décision de séjourner chez des amis, le temps que l'électricité ne soit rétablie et que la situation se normalise. Notre maison n'a pas subit de dégât majeur, si ce n'est en extérieur dans le jardin. La palissade est tombée, et notre manguier s'est couché à 45°. Les écoles sont restées fermées toute la semaine dernière. Près de six millions de Floridiens sont revenus chez eux, avec parfois de mauvaises surprises. Arbres arrachés et déplumés, toitures abîmées, les dégâts n'ont fort heureusement pas été catastrophiques. Mais ce qui devait durer deux ou trois jours s'est transformé en un bazar généralisé. Les supermarchés, ouverts quelques heures par jours, branchés sur des générateurs, ont vite été vidés de leurs produits frais. Partout, des tas de branchages et d'arbres morts débités en tronçons se sont entassés le long des routes et des maisons. Certains arbres centenaires ont purement et simplement été scalpés. Les stations services ont progressivement rouvert, lorsque l'électricité est revenue. Des coupures de courant généralisées ont engendré des pannes des feux de signalisation, créant un amas désordonné de voitures, et obligeant les policiers à gérer la circulation aux carrefours majeurs. Et puis, après des jours de galère, notre courant est lui aussi revenu cet après-midi. Nous avons pu regagner notre maison, non contents d'être finalement rentrés et de défaire nos valises. Mais la saison des ouragans n'est pas terminée, et il nous faut garder un oeil sur les Antilles aujourd'hui. L'ouragan Maria est de passage, et j'espère que les dégâts n'y seront pas trop importants...

Les rayons de supermarché, il y a deux jours encore

lundi 11 septembre 2017

Ouragan Irma : épisode 4 (une pénible incertitude)

Front de mer hier, Dimanche 10 Septembre 2017 (photo récupérée sur Google Images)
Après avoir balayé la Floride, l'ouragan Irma s'est finalement décalé vers le Nord-Ouest, se transformant au passage en une tempête tropicale, jusqu'à parvenir jusqu'à nous en Géorgie et au-delà, en Caroline du Sud. Nous savons peu de choses de l'étendue des dégâts dans Miami. Certains amis ont la certitude que leur maison est intacte. A l'heure actuelle, et faute d'information contradictoire, nous espérons que les dégâts sont absents, voire minimes. Le courant a été coupé par les rafales de vent hier matin aux aurores, et à l'heure actuelle plus de 11 millions de Floridiens sont encore dans l'attente qu'il revienne. Il semble, d'après les informations, que les inondations aient touché plutôt les zones côtières, et que notre quartier ait été épargné. De nombreux arbres sont tombés, et les rues sont jonchées de débris. Ici, en Géorgie, nous n'avons pas été affecté par la tempête. Nombreux habitants ont aussi perdu leur accès à l'électricité dans la journée, mais nous avons été épargnés. Nous sommes toujours très bien logés chez nos amis, mais nous commençons a penser au retour. Quid de la suite ? A l'heure actuelle, les autorités déconseillent aux 6 millions de déplacés de revenir immédiatement. Outre les pénuries de carburants, apparemment fréquentes sur le chemin du retour, le courant n'est toujours pas revenu et il pourrait être fort désagréable de rester dans un climat tropical sans réfrigérateur, climatisation ou lumière. D'autre part, si six millions de personnes ont quitté la région de Miami sur quatre ou cinq jours, et dans d'atroces bouchons, il serait peu probable que la situation soit plus agréable si un retour s'échelonnait sur 48 heures. Nous sommes donc en stand by. Il serait bien de rentrer, pour vider et jeter le contenu du frigo, reprendre le travail dès que les écoles vont rouvrir, et aider à débarrasser les débris. Mais l'idée de conduire près de six cents miles avec un petit loulou dans la voiture, sans possibilité de trouver un hôtel non complet sur le chemin, n'est pas forcément réjouissante. Ce soir, notre voisin qui doit travailler à l'hôpital, revient sur Miami, et nous aurons peut-être quelques informations officielles sur l'état extérieur de notre maison, et sur l'état des routes. En attendant, nous essayons de profiter de ces heures d'incertitude pour voir nos amis et éviter de se faire un sang d'encre inutile...

Miami beach ce matin, Lundi 11 Septembre 2017 (photo récupérée sur Google Images)

samedi 9 septembre 2017

Ouragan Irma : épisode 3 (Un regain d'espoir)

Prévisions de possibles trajectoires de l'ouragan Irma à onze heures ce matin, samedi 9 septembre 2017
Nous sommes toujours suspendus aux prévisions météorologiques. Le centre national des ouragans américains donne de bonnes prévisions et informations, mises à jour quotidiennement à des moments clés. Ce matin à onze heures, les nouvelles étaient à peine meilleures qu'elles ne l'étaient il y a deux jours. Il semble (à confirmer) que la trajectoire d'Irma se dirige de plus en plus vers l'ouest, ce qui épargnerait Miami de vents pouvant atteindre plus de trois cents kilomètres par heure. Le risque de destruction partielle n'a pas disparu pour autant, car des tornades latérales sont toujours à craindre, ainsi que des inondations. Des pluies diluviennes sont annoncées, jusqu'à 45 centimètres par endroits,  ainsi que des vagues importantes, qui potentiellement pourraient s'abattre et déverser leurs eaux jusqu'à vingt kilomètres à l'intérieur des terres. Nous croisons les doigts, et pensons très fortement au habitants de la côte ouest de la Floride. Tampa est en plein sur la trajectoire de l'oeil du cyclone, et c'est une ville très densément peuplée. Quant au risque de l'ouragan d'arriver jusqu'à nous, il est faible. A partir du moment où Irma heurte les terres, son intensité devrait diminuer, et elle devrait se transformer en une tempête tropicale, puis un gros orage. Au pire, ici, au fin fond de la Géorgie, nous risquons des coupures de courant mais notre sécurité n'est pas mise en jeu. Le weekend s'annonce stressant, même si la présence de nos amis adoucie largement les angles de cette situation ardue...

jeudi 7 septembre 2017

Ouragan Irma : épisode 2 (Bienvenue en Géorgie)

L'ouragan Irma vu de la station spatiale internationale
Vingt-quatre heures plus tard, nous sommes approximativement 250 miles au Nord de Gainesville, à Macon, en Géorgie, où des amis nous hébergent. La journée a encore été longue, et il a fallu de nombreuses heures pour faire ces quelques centaines de kilomètres. Ca nous a pris la journée, et nous avons choisi différents itinéraires secondaires, moins prisés, moins surchargés, mais beaucoup plus longs. D'autres voyageurs, moins enclins à utiliser leur GPS, se sont retrouvés piégés sur l'autoroute dans d'atroces bouchons, et il semble que certains y soient encore à l'heure où j'écris cet article. Les prévisions météorologiques du jour sont encore moins bonnes que celles d'hier. L'oeil du cyclone pourrait passer à trois miles à l'est de notre maison, autant dire qu'il risque de la frôler de très près.  Le diamètre de l'ouragan est de plusieurs centaines de kilomètre, et je crois qu'il faut désormais espérer un miracle. Irma a fait des dégâts au Nord des Antilles. L'île de Barbuda a été détruite à près de 95%. Saint-Martin est aussi en piteux état. Les informations de ce matin montraient des images terrifiantes de bâtiments rasés par la tempête, où tout est à reconstruire et où les habitants ont simplement tout perdu. L'angoisse monte de notre côté, et même si je continue à me répéter que la sécurité des personnes compte plus que tout, je suis complètement atterrée en pensant à notre petit chez nous. Une autre nuit sans sommeil s'annonce, ajoutant à nos cernes déjà passablement marquées...

mercredi 6 septembre 2017

Ouragan Irma : épisode 1 (Sauve qui peut !)

Prévisions de trajectoire de l'ouragan Irma à 21 heures, Mercredi 6 Septembre 2017
Et nous sommes donc partis ce matin vers le Nord, pour anticiper l'arrivée de l'ouragan Irma. Un bon trajet de neuf heures, qui aurait dû en prendre cinq, mais qui s'est éternisé. J'aimerais bien dire que c'était à cause d'un bébé de dix-sept mois, qui avait besoin de pauses fréquentes, mais que nenni. Amaury a été un véritable ange, car il a très bien supporté ces heures interminables dans les bouchons. Nous n'étions pas les seuls sur la route, loin de là. La plupart des personnes du sud de la Floride qui en avaient les moyens étaient eux-aussi incités à évacuer. Les autres préparent au mieux leur départ, ou au pire leur présence -risquée- en bordure d'océan. Au risque de vent violent s'ajoute le risque de trombes d'eau, de vagues immenses et d'inondations. Alors nous sommes bien mieux où nous sommes actuellement, tout du moins ce soir, au Nord de la Floride dans la petite bourgade de Gainesville. L'hôtel, ainsi que tous les hôtels entre ici et Atlanta, sont pleins à craquer. Demain, nous reprenons la route pour la Géorgie, où des amis vont nous héberger. La suite ? Impossible à prévoir. La sécurité des personnes vient bien évidement avant celles des biens matériels. Mais c'est le coeur bien lourd ce matin que nous avons bouclé notre maison, regardant hâtivement chaque pièce, se demandant si nous la reverrions entière, en bon état, inondée, ou envolée. C'est un drôle de sentiment que de laisser son foyer derrière soi, sans savoir si l'avenir sera clément ou tourmenté. J'ai vraiment eu mal au coeur en plaçant nos objets sentimentaux mais trop encombrants pour être emportés, au-dessus du frigo et au-dessus des placards de cuisine, afin de pallier une possible inondation. J'ai aussi ce soir une pensée toute particulière pour les habitants des îles de Saint-Martin et de Saint-Bart, qui ont pris cher aujourd'hui. Irma se dirige tout droit vers le Nord de Porto Rico, et de Cuba. Impossible de prévoir sa trajectoire exacte, mais la péninsule Floridienne sera forcément sur son trajet. Demain matin nous reprenons la route pour Macon, en Géorgie. Une autre journée désagréable nous attend, entassés dans la voiture et dans les bouchons, mais nous n'avons pas le choix. Alors, au moment où je finis d'écrire cet article, je pense que la nuit qui vient risque d'être une nuit sans véritable sommeil...

lundi 4 septembre 2017

Not looking so good


Tout peut encore changer. Aucune raison de s'affoler pour l'instant. Mais, l'ouragan Irma, maintenant classé de catégorie 4, a une trajectoire qui risque bien d'arriver jusqu'en Floride. Au cas où, nous avons prévu d'évacuer en voiture bien avant que la tempête n'arrive, et avons réservé une chambre d'hôtel à Macon, en Géorgie (à huit heures de route plus au nord et à l'intérieur des terres, loin des côtes). La chambre d'hôtel peut être annulée jusqu'à mercredi soir minuit, ce qui nous laisse le temps de voir si l'ouragan risque vraiment d'arriver jusque ici. Tout est possible. L'oeil du cyclone peut dévier vers le Golf du Mexique, ou être renvoyé vers l'Atlantique. Les météorologistes suivent sa trace nuit et jour, et nous croisons les doigts pour que ce ne soit qu'une grosse agitation sans conséquences pour la Floride, comme l'an dernier. Notre maison a des fenêtres anti-ouragan, ce qui est bien et augmente la sécurité si l'on restait, mais nous ne voulons pas prendre de risques. Au pire des cas, il nous faudra prendre la route jusqu'à Traverse City, Michigan (à 24 heures de route de Miami en voiture !), où ma belle famille réside. Ce serait vraiment en cas de scénario catastrophe, où la maison s'envole, où Amaury ne pourrait pas rester dans un shelter pendant des semaines entières. Alors, on croise les doigts, on croise les orteils, et on attend de voir ce qui va se passer dans les deux prochains jours...

vendredi 1 septembre 2017

Vivre avec la menace d'un ouragan


Depuis l'an dernier, j'avais un peu rangé dans un coin de ma tête le risque de survenue d'un ouragan en Floride (voir les articles sur l'ouragan Matthew ici, ici et ici). Nous nous étions préparés au pire, et puis l'abominable tempête était finalement passée beaucoup plus au nord. Mais, chaque année, du premier Juin jusqu'au mois de Novembre, le risque est réel. Le Texas en a d'ailleurs fait les frais il y a quelques jours, et ça a été une catastrophe historique. C'est toujours une catastrophe au moment où j'écris cet article d'ailleurs, et il faudra plusieurs mois pour réparer les dégâts. Les autorités ont parlé d'une crue millénaire... Il a plu en trente-six heures plus d'un mètre cinquante de pluie, le tout sur un terrain proche du niveau de la mer et argileux. La combinaison gagnante pour une tragédie matérielle et humaine. Ici, à Miami, nous ne sommes pas à l'abri d'une situation similaire. Bien que le sol soit de nature à absorber la pluie plus facilement, la proximité de la mer n'arrangerait pas les choses, et la région où nous habitons accueille près de six millions d'habitants. En cas d'évacuation forcée, ce serait une belle pagaille. Actuellement, nous suivons de très près la trajectoire d'Irma, tempête tropicale potentiellement ré-estimée ouragan de catégorie 3, qui pourrait arriver jusqu'au sud de la Floride. Pour l'instant, seuls l'archipel des Antilles et Porto Rico sont menacés, mais rien n'empêche que le phénomène météorologique ne se propage jusqu'à nous. Si c'était le cas, il faudrait des jours pour que ce monstre fait de vents et de pluie atteigne nos côtes. Alors, dans le doute, nous avons déjà préparé ce dont nous pourrions avoir besoin. Une grosse boîte en plastique a été remplie de boites de conserve et de nourriture non périssable, de lampes de poche, de piles, d'une radio, de gros jerricanes d'eau, de bougies, et d'allumettes. Tout ça au cas où ne puissions pas évacuer si Irma pointe le bout de son nez. On ne peut pas plaisanter avec ça. Logan a vécu Katrina en Louisiane, et nous sommes tout simplement obligés de vivre avec cette éventualité. C'est un genre d'épée de Damocles, qui disparait en hiver, et qui revient nonchalamment en été. Et si tel était le cas, on tenterait tout pour prendre n'importe quel vol pour nous emmener loin de Floride...