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vendredi 31 janvier 2014

L'orthophonie aux Etats-Unis - L'école

La fin du mois de Janvier est arrivée. J'ai survécu au début du second semestre de Grad School la tête haute. Après des débuts pour le moins stressants, je me suis peu à peu habituée aux journées de quinze heures et j'ai appris à partager mon temps entre mes différentes obligations (clinique, cours, recherche, et école). La grande nouveauté ce semestre ce sont mes débuts en tant qu'étudiante-thérapeute du langage dans une école primaire. Deux journées par semaine, je suis une dizaine d'enfants en séances individuelles ou en groupe. De la grande section de maternelle au CM1 (ici grades K-4), les enfants ne sont pas différents de ceux que l'on fréquente en France, ils se ressemblent presque en tous points et aime le même genre de choses (Bob l'éponge, Dora l'exploratrice, Spider Man et Hello Kitty en tête). L'école où je travaille est immense, avec pas moins de 5 à 6 classes de chaque niveau. Les élèves ne sont jamais plus nombreux que 20 ou 21 par classe, avec des journées plus courtes (qui se terminent vers 15h30) et entrecoupées d'activités variées. En marchant dans les couloirs, les portes des salles de classes restent ouvertes en permanence et les enfants sont autorisés à se rendre aux toilettes ou à la fontaine à eau dès qu'ils le souhaitent. Les classes ont leur tables réparties par petits groupes et la discipline semble bien moins stricte qu'en France.  La culture de la "récompense" semble de mise, avec des autocollants promis aux élèves travailleurs et attentifs. Les punitions semblent peu courantes et peu nécessaires. L'ambiance me rappelle un peu l'une de mes visites dans une école primaire belge, avec cette même sensation de convivialité et de détente, peut-être plus propice au travail qu'une ambiance stricte et figée. L'école est pourvue d'une immense bibliothèque que je consulte avec plaisir : certains ouvrages m'ont été lus dans mon enfance en français, et il est tout particulièrement agréable de les retrouver à l'âge adulte en anglais. 


En ce qui concerne les rééducations, tout est planifié à l'avance. Je dois soumettre mon plan de rééducation tous les quinze jours où je détaille les activités planifiées et leur but(s). Chaque enfant suivi bénéficie d'un IEP (Individualized Education Plan) qui est établi avec les parents et l'équipe éducative. Il n'inclut pas uniquement les objectifs orthophoniques concernant le langage, mais il prend en compte toutes les adaptations obligatoires auxquelles l'enfant a le droit (un auxiliaire de vie scolaire, un fauteuil roulant, etc…). Il ressemble un peu à notre PAI (Plan d'accueil individualisé). Et il n'est pas rare de croiser des enfants en situation de handicap dans une école publique américaine. La loi fédérale du NCLB (No Child Left Behind) oblige à accueillir tous les enfants handicapés capables de vivre en collectivité. Beaucoup d'enfants sont paralysés cérébraux ou sur le spectre autistique, voire en situation de handicap mental. J'ai une maître de stage particulièrement sympathique qui me laisse gérer mes rééducations comme je l'entends, et qui me guide lors de situations délicates. J'ai eu notamment le cas cette semaine d'un enfant montrant des signes d'auto-agressivité qui se faisait du mal à lui-même, il n'a pas été facile de gérer la situation. Et pour chaque rééducation, je dois suivre l'IEP à la lettre ainsi que ses objectifs. Par exemple, si l'objectif principal concerne les troubles d'articulation de certains phonèmes, je dois travailler les phonèmes en question et point final, je n'ai aucune marge de manoeuvre. Et en observant comment les journées se passent à l'école, j'ai de plus en plus la certitude de vouloir continuer à travailler avec des adultes après l'obtention de mon diplôme. Pour un temps en tout cas. Je me vois beaucoup plus poursuivre ma carrière en soins de suites de réadaptation ou en gériatrie qu'en crèche ou en école primaire. Alors affaire à suivre…

vendredi 17 janvier 2014

Americans: come visit the Jura!

Belvédère de Baume-Les-Messieurs









Si l'on devait résumer ce que connaissent les américains du Jura, la réponse serait très simple: très peu voire rien du tout. Tandis que la Bourgogne et ses vins sont très connus outre-Atlantique, notre beau Jura n'est pas nécessairement une région à laquelle les Américains pensent lorsqu'ils visitent la France. Le New York Times a publié plusieurs articles sur la Percée du Vin Jaune, sur le Macvin, et sur le comté (qui est tout particulièrement méconnu). Et si l'on doit leur apporter des précisions géographiques, c'est où, le Jura? Pas trop loin de la Suisse (en général, les interlocuteurs parviennent assez bien à la situer). Il y a la mer, dans le Jura? Et bien non, les lacs suffisent à satisfaire nos besoins de baignade tandis que les montagnes offrent la possibilité de skier l'hiver. Et généralement, inutile d'en dire plus : la moitié de l'audience est conquise lorsque l'on mentionne la combinaison gagnante vin + fromage + ski. Si l'on rajoute de petits détails vendeurs tels que fondue au Savagnin et poulet au Vin Jaune, alors plus aucun potentiel touriste n'est rebuté. Et si l'on promouvait un peu plus notre belle région à l'étranger ? Il est de mon devoir de faire connaitre d'où je viens au reste de mes compatriotes locaux. Alors oui, je confirme que la Tour Eiffel et les macarons de Ladurée n'ont rien à voir avec le Jura (pour ceux qui ne rêvent que d'un voyage à Pârrris), mais notre beau terroir vaut sacrément le détour. A bon entendeur, lecteur, qui que vous soyez, venez-donc voir de plus près de quoi il retourne.

Vin Jaune, Château-Châlon (France)
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