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mardi 16 juin 2020

Black lives matter

Breonna Taylor

Ça devrait être un concept complètement évident, mais les récents événements continuent de démontrer que la communauté afro-américaine subit encore et toujours des discriminations raciales et des violences policières. Plusieurs cas ont défrayé la chronique, notamment celui de George Floyd (très médiatisé, et à juste titre), mais pas seulement. Il y a eu aussi le cas de Breonna Taylor, cette jeune ambulancière afro-américaine tuée de huit balles par la police dans son appartement, celui d'Ahmaud Arbery, tué comme un animal par un policier à la retraite et son fils alors qu'il faisant son jogging, et puis récemment ce géorgien, Rayshard Brooks, tué à Atlanta par la police de trois balles dans le dos. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les discriminations touchent aussi les mères. Une mère afro-américaine a par exemple deux à trois fois plus de chance de mourir des suites de sa grossesse ou de son accouchement qu'une femme blanche (source : Centers for Disease and Prevention). La communauté afro-américaine a deux fois plus de chance de souffrir de la faim que la communauté blanche (source : Feeding America). En outre, cette communauté connait un taux de chômage deux fois plus élevé, et un risque d'incarcération 6.4 fois supérieur à celui de la communauté blanche (source : Economic Policy Institue). Alors concrètement, les inégalités ne concernent pas seulement les violences policières. Elles concernent également des aspects économiques, sociaux, éducatifs, et médicaux. De ce que j'ai pu en observer, l'ascenseur social est bien souvent bloqué au rez-de-chaussée si l'on nait dans une famille afro-américaine très modeste. Si l'on nait pauvre, l'on a toutes les chances de rester pauvre à l'âge adulte. Alors bien sûr ces disparités ne concernent pas que cette communauté, et bien d'autres minorités subissent des discriminations au pays de l'oncle Sam ; mais dans ce contexte actuel, il me paraît nécessaire de se focaliser sur ce racisme latent qui gangrène le pays. La notion de privilège blanc prend aujourd'hui tout son sens. J'ai moi-même par exemple toujours eu beaucoup de chance, faisant partie des immigrés privilégiés (voir article sur le sujet à retrouver ici). Je pense qu'on ne se rend pas réellement compte de nos privilèges lorsqu'on les possède depuis sa naissance, et tant que nos droits n'ont pas été bafoués. Alors tant que les inégalités resteront criantes et qu'un individu sera traité différemment à cause de sa couleur de peau, je soutiendrai la cause de tous ceux qui subissent des injustices. Et que ce soit aux Etats-Unis, en France ou ailleurs...

vendredi 12 juin 2020

Voyager en pleine épidémie de Covid-19


La semaine qui vient de s'écouler est passée comme une véritable tornade mêlant décalage horaire, déménagement, achats de meubles et de voitures, planification de travaux et déballage de nos affaires. Le voyage s'est bien passé, quoique long, pénible, et relativement bizarre en cette pandémie mondiale de Covid-19. Nous avons gardé notre masque à peu près tout le temps, depuis le trajet en taxi de l'hôtel à l'aéroport, puis dans l'aéroport à Roissy, durant le vol Paris-Atlanta, à l'aéroport d'Atlanta, pendant le vol vers Miami et finalement dans le Uber qui nous a ramené très tard à la maison. Il était alors onze heures du soir, soit cinq heures du matin en France. Amaury a été relativement sage, et n'a pleuré qu'une seule fois lorsqu'il a voulu s'asseoir près du hublot et qu'il fallait absolument attendre l'autorisation des hôtesses. Les précautions de sécurité liées au coronavirus nous ont semblé drastiques, mais rassurantes et nécessaires. Le vol Paris-Atlanta était quasiment vide, avec quelques passagers qui se partageaient (à bonne distance) les rangées. J'ai eu ma propre rangée pour m'allonger, ce qui était fortement appréciable. Le seul bémol fut à l'arrivée à Atlanta, dans un aéroport où seul un tiers des employés et des passagers portaient un masque, et dans l'avion, où la plupart d'entre eux le retiraient dès que les hôtesses avaient le dos tourné. Bref, ce fut une observation assez déroutante, surtout compte-tenu de la proximité physique entre les passagers, que de voir que l'américain moyen (croisé ce jour-là) n'avait aucune peur de contaminer les autres en toussant allègrement sans masque dans un espace clos. In fine, ce fut un contraste saisissant avec l'arrivée sur le sol américain, où des employés du CDC (centers for disease control and prevention) sont montés dans l'avion sur le tarmac pour nous faire remplir des formulaires de santé et prendre la température de tous les passagers. Depuis, nous sommes en quarantaine volontaire à la maison, pendant une semaine encore, avant de reprendre une vie un peu plus "normale". J'ai hâte de voir le médecin qui va me suivre pendant le reste de ma grossesse, car les contractions sont toujours là et j'alterne les séances de lit avec celles passées sur le canapé. Amaury a aussi hâte (mais pas tant que nous !) de retrouver les copains du centre aéré pour l'été. Après quatre mois sans école, la lassitude s'est progressivement installée et il manque cruellement de temps de jeu avec d'autres enfants. Il nous réclame régulièrement de rentrer à Lyon, ce que je comprends tout à fait. Les périodes de transition ne sont jamais faciles, mais les enfants s'adaptent généralement vite à leur nouvelle vie. Et maintenant que le décalage horaire est derrière nous (et que notre petit Loulou ne se réveille plus à quatre heures du matin) nous pouvons enfin réaliser que ça y est, nous avons une nouvelle fois franchi l'Atlantique pour une vie décidément très internationale...





mardi 2 juin 2020

Un départ qui se concrétise


Après des jours et des jours de préparatifs pour le départ, j'ai eu cet après-midi le feu vert de mon gynécologue pour prendre l'avion : nous partons donc demain matin ! Le premier jour de voyage devrait être relativement facile. Nous récupérons la voiture de location le matin, et prenons la direction de Roissy où une chambre d'hôtel nous attend pour passer la nuit. Jeudi en début d'après-midi, nous embarquons dans un vol pour Atlanta, puis dans un second vol pour Fort Lauderdale. De là, très tard le soir, nous avons loué une voiture pour rentrer à Miami car l'heure sera bien tardive et au-delà du couvre-feu qui est en place depuis quelques jours dans les comtés de Broward et Miami-Dade. A priori, les émeutes ne touchent pas du tout notre quartier, donc nous partons relativement sereins. Reste à voir ce que l'épidémie de Covid-19 va donner en Floride, qui connait une recrudescence des cas au cours des quelques derniers jours. J'avoue qu'après m'être rongé les sangs en ayant très peur de ne pas pouvoir partir à cause de la grossesse, je ne suis pas inquiète outre-mesure ni en ce qui concerne les émeutes, ni en ce qui concerne la crise sanitaire mondiale. Nous avons notre stock de masques, de gel hydroalcoolique et de lingettes désinfectantes pour les surfaces, alors je ne vois pas bien ce qu'on pourrait faire de plus. Et d'ici le départ, nous profitons des quelques heures qui nous restent à Lyon en nous efforçant d'oublier les opportunités ratées de ce printemps ; pour l'heure, je maximise la position allongée pour éviter de forcer sur mon col et je répète à ce petit bébé tant désiré qu'elle reste bien sage, au chaud, au moins jusqu'à fin Août...