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dimanche 30 octobre 2016

Mon premier vote officiel en tant qu'américaine


Depuis plusieurs mois, le débat politique fait rage ici, en vue des élections prochaines. Beaucoup de résidents de Floride, comme à l'époque en Pennsylvanie, plantent des panneaux devant leur maison pour signaler leurs intentions de vote. Les américains n'ont pas peur de leurs opinions politiques et ils les partagent volontiers avec le reste de la communauté (même quand ces opinions sont tristement teintées de racisme, à des degrés divers). Certains réussissent néanmoins à garder leur humour et à transformer ces panneaux en franche rigolade. Ainsi, pour le slogan "Trump, make america great again", le panneau indique "Rum, make america great again" (les alcooliques n'auront aucun mal à traduire). Les élections présidentielles américaines auront lieu le Mardi 8 Novembre prochain. Mais pour éviter les lignes d'attentes interminables de Miami, il était possible de voter (early vote) depuis quelques jours, à la bibliothèque publique de Coral Gables, un quartier juste à coté de chez nous. C'est donc ce matin que nous nous sommes rendus au bureau de vote, afin d'accomplir notre devoir de citoyen. Ces élections célèbrent mon baptême de citoyenne américaine. J'avais déjà voté aux primaires démocrates, mais je n'avais encore jamais mis mon bulletin dans l'urne ici. C'est donc très réjouie que j'ai pu participer à cette élection ! Et ce vote compte beaucoup, car la Floride est l'un des états-clé de la victoire du (ou de la) futur(e) président(e). Le système est beaucoup plus compliqué que le suffrage universel direct que nous avons en France. Chacun des cinquante états possède un certain nombre de points qui sont remportés par les candidats. Le nombre de points est basé sur le nombre de sénateurs (deux par état) et aussi sur le nombre de congressmen (qui lui dépend du nombre d'habitants de l'état). Donc certains états très peu peuplés, comme le Wyoming, ont trois points seulement, alors que d'autres, comme la Floride, en ont beaucoup plus (29 points notamment). Certains états ont donc la faculté de pouvoir faire basculer une élection d'un côté ou d'un autre, en fonction des votes enregistrés. Et comme l'élection a lieu un Mardi, beaucoup de citoyens n'ont pas la possibilité d'aller voter le jour J. Du coup, il est tout à fait normal de pouvoir voter plus tôt dans les régions très peuplées, comme la ville de Miami. Et je croise les doigts, car après un président noir, l'Amérique est-elle prête à élire une femme comme président ?


lundi 24 octobre 2016

Halloween à l'école

Dans l'une des écoles où j'exerce, les enseignants ont mis le paquet pour décorer les portes, les couloirs, et les classes. Aux effrayants squelettes se succèdent les toiles d'araignées, chauves-souris et autres bébêtes plus ou moins repoussantes. Nous sommes désormais à une semaine de l'évènement, et les enfants en parlent tout le temps. Halloween est vraiment une véritable tradition américaine que suivent la plupart des communautés de Miami. Chez nous, nous avons décoré le pas de notre porte avec le strict minimum (climat tropical oblige !) : deux petites citrouilles minuscules en marquent l'entrée, signalant aux enfants du quartier que les bonbons seront au rendez-vous lundi prochain. Pas de costume ridicule de citrouille ou d'autre animal pour Amaury, il est trop petit pour s'en soucier et apprécier la tradition. De mon côté, je vais me déguiser en sorcière (le déguisement tient à un chapeau uniquement !) dès vendredi pour célébrer Halloween dans mes autres écoles. Des parades sont prévues, avec les enfants costumés, dans l'après-midi, ce qui risque de rendre mes petits étudiants peu disposés à travailler. Peu importe, j'ai prévu le coup : chaque jeu et chaque activité tourne autour du thème d'Halloween et de l'horreur, et je sens que l'on va bien s'amuser...




samedi 15 octobre 2016

Vivre loin de sa famille


Je crois que je n'avais encore jamais abordé ce sujet sur ce blog ; parfois, (et même souvent !) j'ai parlé de façon nostalgique de la France et de mon cher Jura, mais je crois que je n'ai jamais partagé mon ressenti sur l'éloignement que la vie d'expatrié implique. Il n'y a rien à dire, nous sommes très très heureux en Floride, et je ne regrette pas du tout qu'on y ait emménagé. Et pourtant. Amaury ne connait que peu ses grands-parents, ses oncles et tantes, et ses cousins. Bien sûr, il a encore toute la vie pour passer du temps avec le reste de notre famille (notamment l'été prochain), mais je dois dire que l'isolement que notre nouvelle vie implique n'est pas toujours facile à gérer. La différence de fuseau horaire, notamment, rend compliquées les discussions avec la France et l'Australie. Pour la France, on s'en sort encore quand même, grâce aux weekends et au temps des trajets en voiture (vive le kit main-libre !). Pour l'Australie en revanche, il nous faut toujours choisir le bon moment et les occasions de parler avec Quinn sont rares. Beaucoup de nos amis qui ont des enfants vivent à deux pas de chez leurs parents, et je dois dire que je les envie parfois d'avoir accès à cette facilité et à cette proximité. Heureusement, nos parents vont nous rendre visite bientôt. Dès cette semaine, Mimi et Grandpa débarquent à Miami pour une dizaine de jour, et nous sommes très impatients de les voir. Pour les fêtes de fin d'année, nous accueillons toute ma belle-famille (y compris les australiens !) pour des réjouissances (à-tout-va). Et puis, cerise sur le gâteau, mes parents viennent en Janvier nous faire un petit coucou pour trois semaines. J'envoie aussi régulièrement des nouvelles, par courrier, par email, par texto, par les réseaux sociaux, à tous ceux qui sont (plus ou moins) connectés. Depuis qu'Amaury est né, nombreux ont été les emails de "la photo du jour" ou de "la vidéo hilarante" du moment. Et Amaury connait bien les voix de ceux qui sont loin. Grâce à Skype, il les reconnait et c'est un bonheur que de le voir sourire à un écran. Car, faute de mieux, et grâce à une technologie de pointe, le visage de ma famille n'est qu'à un clic ou deux de distance...

vendredi 7 octobre 2016

Tout va bien !



Notre salle de séjour est en véritable bazar. Outre le mobilier de jardin, le vélo de Logan, et autres bricoles, la tondeuse trône fièrement au milieu de la pièce. Au cas où, tout avait été rentré hier matin. L'ouragan Matthew est passé très près, mais il ne nous a pas touché du tout. Beaucoup de pluie, un peu de vent, quelques feuilles et branches au sol, mais aucun dégât majeur autour de chez nous. C'est un grand soulagement. A aucun moment nous n'avons eu de coupure de courant, même si des baisses de tension ont été fréquentes. Je nous estime chanceux, car c'est vraiment passé près, et ça s'est joué à pas grand chose. La vie reprend son cours : les voitures se remettent à circuler, les gens sortent de chez eux et retournent travailler. Je garde quand même un oeil sur les prévisions météo : après un weekend qui s'annonce ensoleillé, l'ouragan pourrait (selon quelques spécialistes, minoritaires) effectuer une boucle sur lui-même en mer, et revenir sur la région en milieu de semaine prochaine...

jeudi 6 octobre 2016

Le calme avant la tempête


Hier, il était difficile de croire que l'ouragan allait arriver bientôt. Il faisait très beau, chaud (comme d'habitude), et il n'y avait pas un nuage à l'horizon. Pourtant, le traffic était affreux et j'ai dû quitter l'école plus tôt pour récupérer Amaury à la crèche, qui fermait plus tôt. Aujourd'hui, il ne pleut pas encore, et le vent n'est pas encore très fort. L'université de Miami est fermée, ainsi que toutes les écoles du comté de Miami-Dade. Près de chez nous, aucune zone n'a été évacuée, sauf les personnes vivant dans des mobile-homes et dans des zones inondables. Pourtant, des centaines de milliers de résidents de Caroline du Sud ont déjà été évacués, car les autorités craignent des dégâts très importants. Ici, autour de chez nous, l'impact est encore incertain. Plus au nord, vers Fort Lauderdale et Orlando, l'ouragan est annoncé comme très dangereux, et les habitants se sont cloitrés chez eux. Nous aussi d'ailleurs. Les stations services, hier après-midi, étaient à sec. Des agents de police étaient chargés de contrôler les quantités de vivres et d'eau achetées par les particuliers, pour éviter les pénuries. Deux packs d'eau minérale par personne et par visite. Nous avons probablement une soixantaine de litres d'eau en bouteille, car nous nous étions approvisionnés assez tôt. De son côté, Amaury ne tient pas en place. Il fait ses dents, s'est réveillé très très très tôt ce matin, et il commence vraiment à crapahuter un peu partout. On ne peut plus le laisser sans surveillance même une demie seconde sur le lit, il en tomberait en roulant et en gigotant. Au sol, il ne marche encore pas à quatre pattes mais il roule et rampe jusqu'à réussir à attraper ce qu'il veut. Il est plein d'énergie, et d'insouciance, et c'est tant mieux car nous avons besoin d'ondes positives aujourd'hui ! La suite au prochain numéro, d'ici un ou deux jours et si internet fonctionne...

mardi 4 octobre 2016

Les préparatifs pour le passage de l'ouragan Matthew


Jeudi, il est possible que la Floride reçoive la déplaisante visite de l'ouragan Matthew, qui a déjà causé de nombreux dégâts, inondations et pluies torrentielles à Haïti. Ma collègue (professeure de créole à l'école où je travaille) m'a montré des photos et vidéos tournées dans le sud de l'île, avec des gens en train d'essayer de sortir de l'eau, avec de l'eau jusqu'au cou. Sa famille à elle vit dans le nord de d'Haïti donc elle n'a pas été impactée, mais c'est les larmes aux yeux que j'ai vu ces clichés absolument saisissants. Ici, à Miami, tout le monde se prépare. Les autorités ont prévu des centres d'accueil en cas d'évacuation. Les écoles pourront le cas échéant fermer, et chacun s'est procuré de quoi manger pour trois ou quatre jours. De notre côté, et en fonction de l'évolution de la météo (l'ouragan pourrait très bien changer de cap et aller se faire voir ailleurs), nous avons prévu de rentrer tout ce qui traine dehors (mobilier de jardin, vélo et autres bricoles), de remplir la baignoire d'eau (si coupure d'eau il y a, ainsi, on peut se débarbouiller et utiliser l'eau pour siphonner les wc), de rester bien au chaud à la maison, et d'économiser la batterie de notre portable. Nous avons une radio qui se recharge à la main et qui permet de recharger nos portables. Nous avons aussi tout un tas de lampes de poche. A cela s'ajoutent des réserves d'eau potable en bouteille, des boites de conserves, de la nourriture peu périssable, et qui peut être mangée sans avoir besoin d'être réchauffée. Nous nous attendons à de possibles coupures de courant, et je suis ravie que notre congélateur soit presque vide. Ce soir, je vais faire tourner autant de machines à laver que possible, histoire d'avoir assez de vêtements de rechange pour Amaury (qui aime se changer plusieurs fois par jour !) car je ne sais pas si nous aurons des difficultés pour avoir de l'électricité ou de l'eau, et pour combien de temps. Tout ça ne peut très bien être qu'une mauvaise blague, et Matthew pourrait très bien ne pas (ou pas beaucoup) nous impacter. Mais il peut aussi redoubler de violence, et dans ce cas, nous sommes (presque) prêts. Logan a vécu l'ouragan Katrina en Louisiane il y a de ça quelques années, et il sait quoi faire, ce qui me rassure beaucoup. Et, si besoin, on peut aussi partir plus au Nord : les voitures ont le plein de fait, il ne reste plus qu'à espérer que Matthew reste au large. Bienvenue en Floride, à la saison des ouragans...