L'année aura été longue, et riche en émotions. Je me revois encore au réveillon l'an passé, la tête emplie de bonheur des cris et des rires des enfants, cousins et amis, espérant pouvoir agrandir notre famille un jour et ne sachant pas que Joséphine venait juste de s'installer discrètement dans mon bidon. Je me revois entourée de ma famille française, avec une belle tablée, des plats savoureux à foison et une ambiance animée. J'aurais presque un peu de nostalgie à l'évocation de ces bons souvenirs, mais l'excitation de Noël est bien présente aujourd'hui malgré tout. Cette année, la crise sanitaire rend les choses nettement plus intimes. Nous sommes entre nous, tous les quatre, trois à table et en attente du Père Noël avec impatience. Le menu est simple mais devrait régaler nos papilles. J'ai hâte une fois encore de voir Amaury déballer ses paquets, excité et ravi, et de lire dans ses yeux l'émerveillement du haut de ses quatre ans et demi. Je me souviens de cette sensation du matin de Noël, où lorsqu'on est enfant on espère et on attend des monceaux de cadeaux et ses jouets préférés. Maintenant adulte, j'ai la chance de revivre ces belles émotions à travers les yeux de mes enfants, et bien sûr cela n'a pas de prix. D'ici demain et le grand déballage, un traditionnel verre de lait et un cookie vont trouver leur place sur le piano, prêts à régaler Santa lors de son passage. Et puisque la pandémie nous prive de grandes réunions familiales, je vous souhaite à tous et du fond du coeur et où que vous soyez, famille, amis, connaissances, lecteurs fidèles et internautes anonymes de passage sur ce blog, un très joyeux Noël...
Chroniques franco-américaines d'une petite frenchy au pays de l'oncle Sam
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jeudi 24 décembre 2020
vendredi 11 décembre 2020
Trois mois de toi
Joséphine a eu trois mois aujourd'hui. Trois mois de bonheur avec un adorable petit être qui complète très bien notre famille. Trois mois d'échanges attendrissants et mignons avec son frère. Et trois mois d'apprentissages variés. Récemment, elle a commencé à attraper tous les objets à sa portée (attention aux cheveux longs, colliers, et boucles d'oreilles qui pendouillent !), à éclater de rire et à manger ses mains. Elle mettrait allègrement l'intégralité de ses deux poings dans la bouche si elle le pouvait. Côté sommeil, nous avons eu l’immense (et court !) bonheur d’une nuit complète sans tétée il y a quelques jours, mais qui ne s’est pas encore reproduit. Joséphine continue à manger une seule fois en moyenne vers 2 heures du matin, ce qui est très honorable pour son âge. Pour ce qui est du biberon, elle s'est de nouveau mise à le refuser, et nous sommes (pour l'instant) de retour à la case départ. Il faudra pourtant bien qu'elle s'y mette lorsque je retournerai travailler. Elle a aussi révélé une probable allergie aux protéines de lait de vache, ce qui m'a conduite à évincer absolument tous les dérivés du lait dans mon alimentation. J'ignorais d'ailleurs qu'un bébé exclusivement allaité pouvait développer une telle allergie, mais force est de constater que c'est possible. Ce sont les rectorragies répétées qui nous ont mis la puce à l'oreille. Alors j'ai abandonné ce qui restait de produits laitiers dans mon régime alimentaire (uniquement le beurre et certains fromages), ne pouvant moi-même tolérer facilement yaourts, crème et lait. J'ai également arrêté les noix/noisettes et amandes qui ont (peut-être) renforcé le problème, mais rien n'est sûr à ce jour. Dans tous les cas, et comme tout régime d'éviction, la planification des menus est particulièrement contraignante, notamment juste avant les fêtes de fin d'année. Reste à me consoler en pensant que Noël sera très intimiste dans sa version 2020, puisque nous serons entre nous, à quatre. Les pâtisseries sans laitages et sans noix sont légèrement plus complexes à préparer alors il faut être créatif, mais rien n'est impossible pour qui est suffisamment gourmand ! Et puis, puisque Noël sera au balcon (et sous les tropiques) à défaut d'être enneigé, alors le barbecue et la plage seront sans doute de la partie. D'ici là, je profite des dernières semaines à la maison avant l'épreuve de la crèche en Janvier, et du retour au travail lorsque les recherches d'emploi se seront concrétisées. Alors mon bébé, ma douce, ma princesse, continue à bien dormir et surtout ne grandit pas trop vite s'il te plait...
lundi 9 novembre 2020
J'ai pleuré deux fois
picture source: https://newsroom.ucla.edu/releases/ucla-professors-kamala-harris-vp-reactions |
La première fois, c'était il y a quatre ans jour pour jour, le 9 Novembre 2016, au lendemain de l'élection présidentielle américaine. Je me suis levée pour découvrir avec horreur et en même temps que le reste du monde que Donald Trump avait été élu. Elu démocratiquement. Elu par des citoyens qui pensaient sincèrement que ce papi colérique avait le pouvoir d'améliorer leur vie. Elu par des citoyens conservateurs et racistes, en colère, et majoritairement ruraux. Et pour ma première élection en tant que citoyenne, j'ai pleuré. J'ai pleuré en imaginant les quatre années à venir. J'ai pleuré, à chaudes larmes, de colère et de tristesse. Mais aujourd'hui, quatre ans après, j'ai pleuré de joie et de soulagement. Joseph Biden a été élu quarante-sixième président des Etats-Unis aux cotés de sa vice-présidente Kamala Harris, première femme à occuper le poste. Même si Trump n'a pas encore accepté sa défaite (trop occupé à bouder et à jouer au golf -priorité nationale apparemment), le collège électoral devrait confirmer ce vote le mois prochain, en attendant l'investiture prévue le 20 Janvier. Alors qu'est-ce-que cette élection pourrait changer ? Difficile de le dire avec précision. Ce qui est sûr, c'est que Biden s'est déjà mis au travail, mettant quatre axes au coeur de son action prévue pour le jour où il accèdera au bureau oval. The transition plan devrait se focaliser principalement sur la pandémie liée au coronavirus Covid-19 et ses conséquences économiques, sur l'égalité raciale et sur le changement climatique. Tandis que l'administration Trump a allègrement supporté la séparation de mineurs migrants de leurs parents (même au stade de nourrisson), mis des enfants en cage, stérilisé de force des femmes dans des camps de rétention, supprimé les allocations financières dédiées aux centres de santé pour les femmes, raboté voire stoppé le financement en lien avec la lutte contre la famine et la pauvreté dans le monde -America first-), et bien d'autres affres impossible à détailler tant la liste serait longue, Biden semble dessiner une présidence moins égoïste, plus égalitaire, et -j'espère- plus centrée sur des enjeux d'aujourd'hui. Il a mentionné vouloir ré-intégrer les accords de Paris sur le climat, et travailler sur l'accès à une couverture maladie universelle, ce qui est probablement une très bonne chose. Alors en attendant de voir ces changements, je prie pour que Trump, qui a allègrement traité ses adversaires de losers, quitte à son tour la maison blanche. Alors dear Donald, guess who's the loser now?!
lundi 2 novembre 2020
Une élection très attendue
Depuis quatre ans, les Etats-Unis connaissent une véritable décrépitude politique avec un président incompétent, méprisant, impulsif, quasiment sénile, et faisant largement preuve de dilettantisme. Ce clown, plus friand de deals commerciaux et de célébrité, plus à l'aise dans un show de télé-réalité et dans des rallies où son culte de la personnalité est omniprésent, a largement prouvé son amateurisme au cours de ces dernières années. Et pourtant, l'élection qui se joue demain est loin d'être gagnée. Trump pourrait tout à fait être réélu, porté par un noyau électoral plutôt blanc, rural, âgé et profondément raciste. Rien n'est joué. Rien n'est garanti. Et tout reste à prouver. Si nous avons personnellement déjà voté par anticipation, l'Amérique n'a pas fini d'exprimer ses opinions (les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à mardi soir) et je crains le pire. Les Etats-Unis pourraient-ils se relever de quatre années de plus avec cet ersatz de président ? Pourraient-ils sauver la face aux yeux du reste du monde qui s'est depuis quatre ans largement moqué des incohérences et de l'incompétence de Donald Trump ? Je ne le crois pas. Je pense que l'heure est grave, et que l'enjeu va bien au-delà d'une simple élection. L'enjeu de ce vote national pourrait bien être la cohésion civile du pays. Il est tout à fait possible que se produisent des soulèvements spontanés de la population, et ce quel que soit le résultat. Si Trump venait à l'emporter, alors je prédis la rage (légitime) des mouvements prônants l'égalité interraciale (tels que Black Lives Matter) qui ne verraient pas d'un bon oeil la poursuite d'une politique présidentielle largement raciste. Et si Biden gagnait l'élection, alors cette Amérique blanche et raciste (que l'on prétend ne pas voir), accessoirement très largement armée et en colère pourrait très bien se rebeller à son tour, prétextant des votes truqués. Il est donc très probable que le résultat final de cette élection ne se fasse connaitre que dans plusieurs semaines, au prix de nombreuses procédures judiciaires et de recompte des votes. Je croise les doigts, j'espère et je prie pour que les années Trump ne soient bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Et dans l'attente des résultats, je me surprends à penser au pays de l'oncle Sam comme une société plus égalitaire, où santé et éducation seraient au centre des préoccupations politiques pour garantir une vraie équité entre les êtres humains.
dimanche 11 octobre 2020
Un mois d'or difficile
Joséphine a eu un mois. Un mois, soit trente jours de sommeil haché, morcelé, grappillé et égrené lentement. Trente nuits en gruyère, longues et torturantes. Trente jours de belles tétées, de jour comme de nuit. Trente jours d'une croissance rapide, d'un bébé qui devient joufflue, qui profite, qui grossit à vue d'oeil et qui nous émerveille de sourires. Le mois qui suit un accouchement est appelé le "mois d'or", un mois où tout peut être merveilleux mais où tout est aussi difficile. Joséphine est un bébé relativement calme et qui s'apaise relativement facilement. Hormis les régurgitations (très !) nombreuses, les petites coliques et un reflux assez ennuyeux, ces dernières semaines se sont assez bien passées. Après avoir eu un BABI (bébé aux besoins intenses) qui avait des coliques infernales et ne dormait absolument jamais, ni de jour ni de nuit, je dois dire que ce post-partum a été un peu plus facile. Il y a eu certes des hauts et des bas (merci le baby blues et la chute hormonale...), mais globalement à part la fatigue extrême tout s'est plutôt bien passé. C'est un peu à cause (ou grâce) à la pandémie actuelle qui conduit Logan à travailler depuis la maison, ce qui fait que je ne suis jamais vraiment trop seule avec la petite louloute. Physiquement, je me suis très vite remise de l'accouchement. Je me suis même sentie beaucoup mieux qu'enceinte, c'est dire. C'est sûr que la grossesse n'a pas été exactement une partie de plaisir non plus. Il y a un mois, j'ai eu une connection immédiate avec ce petit bébé qui se fait tout sourire. Reste la question du sommeil, question bien sûr au centre des préoccupations actuelles. Bébé dort assez bien à des heures bizarres, et du coup ses parents beaucoup moins. Et la médaille du mérite revient à mon cher et tendre qui, non content de travailler à (plus que) plein temps depuis la maison, est aussi totalement dévoué au child care et aux autres chores domestiques. Tout en étant toujours là la nuit, pour chaque tétée si besoin ou pour prendre le relais au petit matin après une mauvaise nuit. J'espère qu'il va échapper au burn out, car sans famille à proximité, nous ne sommes que tous les deux pour gérer ce petit bout de nouveau-né et notre véritable tornade de quatre ans et demi. Dans cette nouvelle parentalité, j'ai beaucoup retenu de notre expérience passée, ce qui, j'en suis sûre, a contribué à rendre supportable ce premier mois post-partum. D'abord, j'ai usé et abusé de l'emmaillotage, technique encore peu répandue en France mais qui se fait de façon systématique à la naissance dans les hôpitaux américains. Joséphine est encore emmaillotée la nuit, mais elle ne l'est plus lors de ses siestes la journée. C'est une technique qui lui donne la sensation d'être contenue, comme in utero, et qui lui facilite grandement l'endormissement et le sommeil en général. Ensuite, nous avons commencé l'apprentissage de la tétine très tôt, dès les premiers moments d'inconfort digestif (qui sont très vite apparus). Elle s'apaise immédiatement et son sourire revient lorsqu'elle peut utiliser la succion non nutritive pour se calmer. J'ai aussi d'ores et déjà commencé à tirer mon lait, et après une dizaine de jours d'apprentissage du biberon plutôt laborieux et difficile, la petite louloute réussit maintenant à prendre de petits repas au biberon. J'utilise également un sling, sorte d'écharpe de portage simplifiée, lorsque la demoiselle est en proie aux coliques du soir, et c'est assez miraculeux. Mon dos n'apprécie pas vraiment, et je ne peux pas la porter très longtemps, mais l'effet positif est garanti. Et puis surtout, dans ce contexte de changement majeur de vie qui est assez bouleversant, je me fais plaisir chaque fois que c'est possible : une douche chaude, un vrai petit déjeuner (avec Nutella of course), des pauses grignotage tout au long de la journée, des siestes quand le papa est disponible... J'essaie de prendre soin de moi pour pouvoir être capable de prendre soin de toute ma petite tribu. A défaut d'avoir ma mère ou ma belle-mère à proximité pour me seconder, je me repose grandement sur my better half (qui est absolument fabuleux !), et je prie pour que ces relevailles* soient vite terminées.
*relevailles : temps de 40 jours après l'accouchement qui était préconisé au siècle dernier pour se remettre de ses couches et établir un lien avec le nouveau-né. Tombées en désuétude avec notre mode de vie moderne, il permettait pourtant à la jeune maman de rester alitée et de se reposer avec l'aide nuit et jour de tous les membres de la famille élargie (mères, soeurs, grands-mères, etc...).
jeudi 17 septembre 2020
She's born !
lundi 20 juillet 2020
Une interminable pandémie
mardi 16 juin 2020
Black lives matter
vendredi 12 juin 2020
Voyager en pleine épidémie de Covid-19
La semaine qui vient de s'écouler est passée comme une véritable tornade mêlant décalage horaire, déménagement, achats de meubles et de voitures, planification de travaux et déballage de nos affaires. Le voyage s'est bien passé, quoique long, pénible, et relativement bizarre en cette pandémie mondiale de Covid-19. Nous avons gardé notre masque à peu près tout le temps, depuis le trajet en taxi de l'hôtel à l'aéroport, puis dans l'aéroport à Roissy, durant le vol Paris-Atlanta, à l'aéroport d'Atlanta, pendant le vol vers Miami et finalement dans le Uber qui nous a ramené très tard à la maison. Il était alors onze heures du soir, soit cinq heures du matin en France. Amaury a été relativement sage, et n'a pleuré qu'une seule fois lorsqu'il a voulu s'asseoir près du hublot et qu'il fallait absolument attendre l'autorisation des hôtesses. Les précautions de sécurité liées au coronavirus nous ont semblé drastiques, mais rassurantes et nécessaires. Le vol Paris-Atlanta était quasiment vide, avec quelques passagers qui se partageaient (à bonne distance) les rangées. J'ai eu ma propre rangée pour m'allonger, ce qui était fortement appréciable. Le seul bémol fut à l'arrivée à Atlanta, dans un aéroport où seul un tiers des employés et des passagers portaient un masque, et dans l'avion, où la plupart d'entre eux le retiraient dès que les hôtesses avaient le dos tourné. Bref, ce fut une observation assez déroutante, surtout compte-tenu de la proximité physique entre les passagers, que de voir que l'américain moyen (croisé ce jour-là) n'avait aucune peur de contaminer les autres en toussant allègrement sans masque dans un espace clos. In fine, ce fut un contraste saisissant avec l'arrivée sur le sol américain, où des employés du CDC (centers for disease control and prevention) sont montés dans l'avion sur le tarmac pour nous faire remplir des formulaires de santé et prendre la température de tous les passagers. Depuis, nous sommes en quarantaine volontaire à la maison, pendant une semaine encore, avant de reprendre une vie un peu plus "normale". J'ai hâte de voir le médecin qui va me suivre pendant le reste de ma grossesse, car les contractions sont toujours là et j'alterne les séances de lit avec celles passées sur le canapé. Amaury a aussi hâte (mais pas tant que nous !) de retrouver les copains du centre aéré pour l'été. Après quatre mois sans école, la lassitude s'est progressivement installée et il manque cruellement de temps de jeu avec d'autres enfants. Il nous réclame régulièrement de rentrer à Lyon, ce que je comprends tout à fait. Les périodes de transition ne sont jamais faciles, mais les enfants s'adaptent généralement vite à leur nouvelle vie. Et maintenant que le décalage horaire est derrière nous (et que notre petit Loulou ne se réveille plus à quatre heures du matin) nous pouvons enfin réaliser que ça y est, nous avons une nouvelle fois franchi l'Atlantique pour une vie décidément très internationale...