Et juste comme ça, un beau matin de ce mois de Février, le timer a franchit la barre des dix ans. Dix ans de vie franco-américaine, dix ans que mon meilleur ami et ma moitié font partie de ma vie. Si l'événement est passé un peu inaperçu le jour J (des vilains microbes ayant malheureusement décidé de s'en mêler), nous avons pu quand même célébrer l'occasion en toute simplicité, avec des amis de passage la semaine suivante. Un bon cheesecake au carambars, et puis ce weekend, une petite virée en amoureux à Miami Beach, sans enfant, historie de marquer le coup. En fait, rien n'était très solennel puisque nous accordons plus d'importance à notre anniversaire de mariage qu'à cet anniversaire "de couple", mais néanmoins, cette année, cela restait un événement à fêter. Après tout, dix ans, ça n'est pas rien. C'est long, mais c'est très court aussi. Si l'on m'avait dit, il y a de ça une décennie, que je vivrais ici aujourd'hui, à Miami, avec mon américain, je ne l'aurais sans doute pas crû. Comme quoi, la vie est vraiment faite de rencontres et de hasard. Rien n'est prévisible, il suffirait presque d'un instant pour le futur soit complètement bouleversé. Si je n'avais pas mis les pieds dans cet Irish pub, par un beau jour de 2007, j'aurais sans doute connu une tout autre destinée. Ce weekend avait donc une saveur très particulière, et la présence de la mer, du soleil, et des cocotiers n'a rien ôté à son charme...
Chroniques franco-américaines d'une petite frenchy au pays de l'oncle Sam
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dimanche 25 février 2018
jeudi 15 février 2018
Le problème des armes à feu aux Etats-Unis (épisode 1)
Hier s'est malheureusement produite une énième tuerie à l'arme automatique dans un lycée américain, pas très loin de chez nous, avec un scénario à glacer le sang de tout parent qui envoie ses enfants à l'école. C'est le dix-huitième évènement de ce type à ce produire dans une école depuis le début de l'année 2018. 45 jours, et 18 shootings. Et pourtant. A chaque tuerie, nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour que la vente et la détention d'armes à feu (et notamment d'armes de guerre) soient contrôlées et régulées plus sévèrement. A chaque tuerie, la NRA (National Rifle Association) trouve le moyen (à l'aide d'un lobbying puissant et efficace) de calmer toute volonté de contrôle de ces armes. Ainsi, il est très facile ici d'acheter des armes automatiques de guerre, comme on achèterait une chaise de jardin ou une tondeuse à gazon. D'après un article posté aujourd'hui sur le site du New York Times (à lire ici), il serait plus facile en Floride de se procurer un AR15 (l'arme utilisée lors de la tuerie d'hier à Parkland) qu'un pistolet classique. J'en ai froid dans le dos rien que d'y penser. Alors pourquoi les autorités ne mettent-elles pas un frein législatif à cette aberration ? Pourquoi est-il possible d'acheter aussi facilement une arme sans contrôle strict au pays de l'oncle Sam ? La faute, en premier lieu, même si c'est une piètre excuse, au second amendement de la constitution américaine, qui stipule que les citoyens américains ont le droit de posséder et de porter une arme. Mais c'est surtout la faute au lobby de la NRA qui fait campagne contre vents et marées contre tout contrôle légal des armes à feu, y compris contre le contrôle des facultés mentales d'un individu en possession ou intéressé par l'achat d'une arme à feu. Aujourd'hui, il existe plus d'armes à feu aux Etats-Unis que son nombre actuel d'habitants. Plus d'armes à feu par habitant qu'au Yémen, ou qu'en Irak. Beaucoup plus qu'en France, où le ratio est trois fois moins élevé. Aujourd'hui (le timing est parfait, soit-dit en passant), le journal Le Monde publie un article qui explique que le gouvernent français souhaite durcir la législation sur l'achat et la possession d'armes en France (à lire ici). Il est triste de penser qu'il est si simple en France de changer une législation, dans l'intérêt de tous, mais que ce grand pays que sont les Etats-Unis n'est toujours pas parvenu à mettre en place des mesures efficaces pour protéger ses citoyens de ce genre de tragédie. Pourquoi ? C'est encore et toujours une histoire de gros sous. La fabrication et la vente d'armes a représenté jusqu'à dix millards de dollars par an au gouvernement américain. La France est un peu à la traîne, avec un chiffre qui n'a jamais dépassé plus de quatre millards par an, ce qui reste également conséquent. Je ne sais pas si le congrès américain va finir ôter ses oeillères et prendre les décisions législatives nécessaires pour mettre fin à ce fléau. Toujours est-il, que si je regarde un peu ce qui se passe du côté français, nous serions très mal placés pour juger. Serait-il nécessaire de rappeler qu'à défaut de vendre des tonnes d'armes à ses propres concitoyens, la France n'a actuellement aucun scrupule à vendre des armes qui tuent quotidiennement des civils en zone de guerre. L'Arabie Saoudite continue à acheter nos armes, qui sont utilisées par exemple très massivement au Yémen. Pourtant, l'Allemagne, la Norvège, la Belgique et le Canada ont décidé de stopper leurs exportations d'armes vers l'Arabie Saoudite à cause de leur utilisation douteuse. Et nous, les frenchies ? Nous continuons notre business florissant avec ce grand pays antinomique des droits de l'homme. Il semble donc que nous soyons, nous aussi, largement aveuglés par ces histoires de gros sous...
samedi 3 février 2018
Etre jurée à la cour fédérale américaine
Récemment, j'ai été appelée pour participer à un procès à la cour fédérale en tant que jurée. Ma disponibilité devait durer deux semaines, durant lesquelles je devais appeler le tribunal chaque soir afin de savoir si je devais m'y rendre le lendemain. N'étant pas appelée les deux premiers jours, j'ai pensé pendant quelques instants pouvoir y échapper. Mais j'ai finalement été appelée au milieu de la première semaine, à moitié dépitée de devoir me rendre au centre ville de Miami à l'heure de pointe, et à moitié emplie de curiosité pour ce devoir de citoyen encore inconnu. Il faut savoir que ce devoir est bien sûr obligatoire, mais aussi que de manquer cette convocation peut conduire à écoper d'une amende de mille dollars, de trois jours de prison et de nombreuses heures de travail d'intérêt général, voire des trois à la fois. Moi qui suis payée à l'heure, sans congé maladie, sans retraite, sans congés payés, je ne voyais pas la chose d'une façon particulièrement enthousiaste, car deux semaines sans salaire n'auraient pas tellement rempli le porte-monnaie, loin s'en faut. Pourtant, à l'image des jurés en France, la cour fédérale fournie une (modeste) compensation financière pour chaque jour de travail manquée. Mais le forfait n'est pas aussi généreux que sur le vieux continent. A peine de quoi se payer le parking pour la journée, et de s'acheter un ou deux sandwichs. Comment cela se passe-t-il ? Arrivée sur place, il faut prouver son identité et s'enregistrer auprès d'un agent fédéral. Puis, il faut attendre que le juge soit prêt à nous recevoir. Ce jour-là, il y avait 50 jurés. Puis le juge nous présente brièvement l'agenda du procès, et sa durée (trois semaines), et les chefs d'accusation. Ensuite, la présélection du jury commence, pendant laquelle le juge nous interroge sur notre parcours personnel et professionnel, et sur notre potentielle expérience avec la justice. Il est possible, à tout moment, de demander à parler en privé avec le juge, conversation privée qui inclue toutefois les membres de l'accusation et les avocats de la défense. Au final, pendant la pause du déjeuner, les magistrats se réunissent et excusent certains jurés qui en font la demande, pour des raisons médicales, financières, ou des obligations professionnelles et personnelles. Je n'ai pas été retenue pour ce procès, ce qui honnêtement ne m'a pas dérangée du tout mais plutôt satisfaite, compte-tenu de mon statut professionnel d'independent contractor. J'ai eu un bref aperçu de la justice fédérale américaine, une sorte de grosse machine bien huilée, très organisée, plus impressionnante que la cour d'état de Floride, qui, s'ils me convoquaient lors de l'année à venir, devraient m'exclure des pré-sélections de jurés. On ne peut servir qu'au maximum tous les deux ans. Alors je savoure ma chance, et mon répit, jusqu'à la prochaine occasion d'être appelée...
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