En grandissant dans le Jura, j'ai toujours connu les traditions de Noël spécifiques à l'est de la France. J'ai eu beaucoup de camarades de fac à Besançon qui célébraient la Saint Nicolas le 6 Décembre, avec ses brioches à l'effigie du Saint Patron de Lorraine. J'ai connu les histoires de distribution de cadeaux aux enfants sages, et les allusions au père Fouettard, qui se devait de rendre une petite visite aux rejetons dissipés. A la maison, nous n'avons jamais vraiment fêté la Saint Nicolas, Noël étant la sacro-sainte fête de fin d'année. J'ai grandi avec un sapin, une jolie crèche faite de santons de Provence et la promesse d'un gros bonhomme en rouge, si toutefois j'avais pu être suffisamment sage pour le mériter. Je n'ai jamais mis les pieds à la messe de Noël, n'ayant pas réellement reçu d'éducation religieuse permettant de conjuguer mes origines protestantes et catholiques. Noël se résumait à une fête familiale centrée sur un menu copieux et des cadeaux nombreux. Après plusieurs années aux Etats-Unis, et après avoir adopté une nouvelle famille américaine, j'ai commencé à piocher dans l'une et l'autre des cultures pour créer une jolie chimère de fin d'année, toujours aussi agnostique et orientée sur les réjouissances de la table, et relativement encline à enseigner à Amaury les habitudes de ses ancêtres des deux côtés de l'Atlantique. A commencer par notre sapin, sur lequel a été soigneusement dissimulé un ornement en forme de cornichon, tradition de Pennsylvanie et probablement d'origine allemande. Dans l'histoire, le premier à localiser ledit pickle est considéré comme vainqueur. Les festivités débuteront donc cette année au soir du réveillon, avec un bon repas français typique mais adapté aux disponibilités des ingrédients locaux. Chaque convive sera invité à déposer ses chaussons ou ses chaussures au pied du sapin, et d'attendre sagement le passage du Père Noël pendant la nuit. Aucun cadeau n'est visible avant le passage du grand bonhomme en rouge, à l'inverse de certaines familles ici qui ajoutent les paquets à mesure qu'ils sont préparés et emballés. Chez nous, et pour la première fois, un verre de lait et un cookie seront laissés en évidence pour lui, preuve ultime de son passage (par la porte, n'ayant bien évidemment pas de cheminée dans un climat tropical). J'ai entendu dire que certaines familles américaines laissaient aussi quelques carottes à destination des rênes. Nous n'avons pas de stockings, sorte de chaussette géante américaine qui rappelle allègrement les bas ou les chaussettes françaises qui réceptionnaient (jadis) une orange ou d'autres friandises. Les enfants les plus dissipés risquaient à l'époque de retrouver dans leurs bas un morceau de charbon, ou -voire pire- un martinet. Donc pas de stockings, mais nos chaussons, tout simplement. Au petit matin, un monceau de cadeaux sera disposé dans la pièce, recouvert de papillottes dorées et attendant sagement chacun des amis et des membres de la famille présents. Il y a de cela quelques années, notre petit déjeuner de Noël américain consistait en un firemen's breakfast très copieux et préparé par la tante de Logan. Depuis quelques temps, le petit déjeuner de Noël a été francisé, et des pains briochés aux raisins et à la crème d'amandes (fraîchement sortis du four) se sont imposés comme grands gagnants de l'événement. Chacun peut ainsi se régaler, une tasse de café à la main, en ouvrant les cadeaux un-a-un. Alors même si le père Noël tel que nous le connaissons est une pure invention de la firme Coca-Cola, il n'empêche que Santa fait désormais bien partie de notre célébration du 25 Décembre. Après l'ouverture des cadeaux, la journée sera relativement peu chargée chez nous, et seul un diner de Noël, au menu plus italien que français, sera proposé aux estomacs encore intéressés par l'idée de faire bonne chère. Alors le compte à rebours est officiellement lancé. Merry Christmas everyone!
Chroniques franco-américaines d'une petite frenchy au pays de l'oncle Sam
J'aime bein ce 'compte à rebours'!, bienque je m'identifie d'avantage à l'histoire de Staint Nicholas du 6 Décembre, de même qu'à l'attente (un peu impatiente) du 'gros bohomme en rouge' (à condition bien entendu d'avoir été sage...) Le Pére Noël existe, c'est sûr!!! D'autant plus qu'il visite les enfants dans le Jura autant qu'en Pennslvanie! C'est bien le même bonhomme qui suit son chemin à travers la France et les Etats-Unis, (en tout cas l'est des USA!), assurant des fêtes de Noèle franco-américaines!..... La firme Coca-Cola manque l'astuce, le génie, l'imagination, de pouvor inventer un bonhomme aussi génial!
RépondreSupprimerUne très, très bonne Année! A very, very Happy New Year, à toute la famille Logan!