Il est désormais presque temps de refermer cette page scolaire pour l’été. D’ici deux jours, je vais vider mon bureau de mon matériel (encombrant) et de mes affaires, qui seront stockés à la maison jusqu’au mois d’Août. 71 petits patients, de trois ans à la fin du collège, se sont succédés chaque semaine en rééducation. De petits anges, de petits démons, avec ou sans trouble du comportement, trouble de l’attention, retard de parole, retard de langage, troubles des apprentissages, trouble du spectre autistique, retard cognitif et/ou bilinguisme. Un planning chargé, minuté, chronométré et sans réelle pause déjeuner (luxe ô combien français). La vie d’une orthophoniste dans une école américaine est faite d’avantages et de nombreux compromis. Un emploi du temps overbooked mais condensé sur neuf mois, avec l’été off en récompense –bien méritée-. Peu de séances individuelles, mais des groupes d’enfants, jusqu’à quatre élèves rassemblés par âge ou besoins spécifiques. Des progrès (parfois à tour de bras), des groupes plus ou moins remuants, une tonne de paperasse et une machine bien rodée, voilà ce que je retiens de cette dernière année. J’ai vu des enfants non-verbaux devenir de vraies pipelettes. J’ai vu des enfants s’extasier et sourire lorsqu’ils commencent à progresser. J’ai aussi vu quelques parents douteux, auxquels chaque orthophoniste est malheureusement confronté dans sa carrière (mais cela vaudrait d’écrire un article de blog tout entier !). Je regarde aujourd’hui avec regret mes grands ados autistes de haut niveau partir au lycée, où ils seront suivis par une collègue qui n’est pas moi, même si au fond, je l’ai vraiment attendu impatiemment, cet été. Deux tout petits jours nous séparent du départ. Alors, vraiment, je peux avouer que je n’ai jamais été si impatiente…
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