Mardi, je suis allée comme beaucoup d'américains voter pour les élections de mi-mandat. Un évènement citoyen à ne pas manquer dans le contexte actuel du Trumpisme florissant. Il s'agissait de renouveler certains sièges de la chambre des représentants (un peu l'équivalent de notre assemblée nationale) et certains postes de sénateurs. Chaque état américain possède deux sénateurs, et un nombre variable de congressmen en fonction de sa population. Ainsi, le Wyoming, peuplé d'environ cinq cent mille habitants, possède le même nombre de sénateurs que la Californie, où résident pratiquement 40 millions de personnes. Ces élections ont permis d'annuler la totale dominance du parti républicain sur la house of representatives et le senate, qui permettait allègrement à ce cher Donald de faire à peu près ce que bon lui semble. La chambre des représentants est notamment redevenue à majorité démocrate. Le sénat quant à lui reste toujours républicain. Qu'est-ce que ça change concrètement ? Même si le sénat reste républicain, le congrès peut désormais s'opposer aux décisions dilettantistes de notre puppet president. Une première conséquence pourrait être de bloquer les tentatives de ce papi sénile de détricoter l'affordable care act, connu sous le nom d'Obamacare (mais ce sera le sujet d'un article plus détaillé prochainement). Une autre conséquence pourrait être d'enclencher une procédure de destitution présidentielle (yes please). Même si les démocrates ont repris un peu d'avance, ces élections me laissent un goût d'amertume. Tout d'abord, il faut savoir que les idées politiques des démocrates américains correspondent plus ou moins à celles des républicains français (ironique, quand on y pense). Les républicains américains, eux, correspondent à la franche droite de notre droite française. Tout est clivé vers la droite, en fait. Donc même si avancée il y a eu, celle-ci est loin d'apporter des réponses concrètes aux inégalités criantes que l'on peut voir au pays de l'oncle Sam. D'autre part, mon candidat fétiche, Andrew Gillum, qui se place dans la lignée de Bernie Sanders, n'a finalement pas été élu, mais cela pourrait peut-être changer. A l'heure où j'écris ce billet, la Floride est encore en train de recompter les millions de voix exprimées mardi et avant mardi, lors du early voting. Le recompte concerne les votes automatiques, mais pourrait se faire à la main car l'écart entre les candidats est extrêmement faible. Gillum n'a probablement aucune chance d'être finalement déclaré vainqueur, mais je garde espoir. Somme toute, l'expérience du vote ici n'a rien à voir avec la France. A commencer par les ballots, bulletins de votre, très loins de ceux que l'on doit utiliser sur le vieux continent. J'ai rempli quatre pages, recto et verso, en sélectionnant mes réponses à l'aide d'un stylo noir, comme je le ferais pour des grilles d'examens à choix multiples. J'ai choisi mes réponses lors des très nombreuses questions de référendum, aux sujets variés et écrits de façon plus ou moins limpide. Puis, j'ai moi-même inséré ces bulletins dans une machine automatique, sous la surveillance d'un assesseur. Mon isoloir s'est limité à une table munie de visières, et le tout m'a pris une bonne dizaine de minutes. Voter ici est décidément bien différent de notre devoir citoyen en France. Et tandis que je croise les doigts pour que le décompte soit en faveur du très progressiste Andrew Gillum (j'ai peu d'espoir mais je continue à espérer), je réalise que je peux pleinement participer à la vie électorale de mon pays d'accueil. Voter est un droit, mais c'est un devoir que je compte bien continuer à exercer le plus longtemps possible...
Les quatre bulletins de vote de ces élections de mi-mandat |
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